L’Uniforme

Publié le 10 juin 2018 par Le Journal De Personne
Pour qu'on distingue le fond de la forme, on va désormais supprimer tout signe de distinction. Ce n'est pas la première et ce ne sera pas la dernière REFORME...

Malheureusement, il ne s'agit pas de la réforme de l'entendement mais de la réforme du vêtement.

Tous les enfants porteront désormais à l'école, le même tablier et peut être même la même chaussure au pied... pour sauver les apparences.

On s'est probablement dit, dans les milieux autorisés qu'il vaut mieux une fausse identité qu'une vraie différence.

Avec l'UNIFORME, on donne l'impression de soulever une question de fond, qui élève les élèves en leur apprenant que tout ce qui brille n'est pas or.

Autrement dit, qu'on ne doit reconnaître l'arbre qu'à ses fruits.

J'ai personnellement choisi l'ORANGE pour épargner le gris aux tout-petits.

Parce qu'il parait que l'acidité rime avec la lucidité et réconcilie avec le sens des réalités... pourquoi pas ?

L'uniforme est à envisager comme un trait d'union entre l'école et l'armée... à défaut de vigueur, on exige une tenue de rigueur... la même pour résoudre tous les problèmes en se disant qu'en classe, il n'y aura plus désormais de lutte de classes....

Abolition des privilèges, car il ne peut y avoir de cours de musique que si tous les enfants apprennent le solfège avec le même instrument.

Et on se met à rêver d'une bergerie fraternelle, qui les rend aptes à distinguer entre l'essentiel et l'inessentiel. Rien de mieux que le sens de la discipline pour signifier que la discipline a un sens.

Pas de chance : car on finit par apprendre tout compte fait qu'il ne s'agit ni plus, ni moins que d'un conte de fées. Car l'habit fait le moine !

Le même vêtement ne les fera pas seulement paraître pareils mais les fera être pareils... on moutonne avec les moutons et on adopte le même ton en se cachant derrière le on, le pronom impersonnel.

C'est la pensée unique qui guette toutes ces petites têtes... qui portent la même casquette et se comportent indistinctement, sans désir de distinction... c'est la bonne planque !

Notre ministre de l'éducation me rappelle l'histoire de ce collégien qui demande à son institutrice d'aller à l'infirmerie pour voir un zeuytiste parce qu'il a mal aux yeux. On dit "oculiste" corrige la maitresse. Mais madame c'est aux yeux que j'ai mal, pas au cul !

Autrement dit, avant de changer d'habit il faut commencer par changer de récit... parce que tout dépend de l'histoire qu'on leur raconte.