Sur le rebord du monde

Publié le 23 juin 2018 par Ahmed Hanifi


Je n’aime plus Istanbul, le Bosphore Plus ses eaux turquoise Ni ses bateaux vapur Le Café Loti Ou les îles des Princes Ma mère est ma douleur   Je n’aime pas les bazars Pas les zelliges, formes et couleurs Ni l’amabilité des Stambouliotes Leur empathie Pas les Temples pas les musées pas les mosquées  
Le turban blanc d’Abraham M’indiffère Et l’empreinte du Prophète L’épée La barbe   Le ridicule Derviche me donne le tournis La mélodie qu’écoulent le daf et le ney M’exaspère autant que les applaudissements nourris Ma mère est ma fêlure
Elle me regarde Persévère Longuement Et encore Creuse dans mon visage Dans mon chagrin Ma mère est mon impasse   Que faire alors de tous les trésors Du reflet de la lune le soir Seul au monde devant le plan d’eau Du jardin de Sultanahmet Ou au cœur de la Küçük Ayasofya camii Quand ma mère chemine à deux pouces du rebord du monde
Ahmed Hanifi Istanbul, vendredi 22 juin 2018 2h15 ____________________