#OFF18 – Le jour où j’ai appris que j’étais juif

Publié le 18 juillet 2018 par Morduedetheatre @_MDT_

Critique du Jour où j’ai appris que j’étais juif, de Jean-François Derec, vu le 17 juillet 2018 au Théâtre du Chêne Noir
Avec Jean-François Derec, dans une mise en scène de Georges Lavaudant

Parfois le programme du OFF déroute. C’est le cas par exemple lorsqu’au détour d’une page on tombe sur le nom de Georges Lavaudant. Je m’interroge : ai-je bien lu ? Oui. C’est sans doute un synonyme. Je vérifie : non, c’est bien le Georges Lavaudant directeur de l’Odéon pendant plus de 10 ans. Même si ni le titre ni l’affiche ne m’emballent pas réellement, la curiosité est trop grande de voir ce que fait un grand metteur en scène dans un Festival comme le OFF – encore qu’au Chêne Noir, il ne s’impose pas les mêmes contraintes que dans des théâtres plus précaires techniquement.

Bon, pour la mise en scène grandiose, on repassera. Jean-François Derec, auteur et interprète, se plante sur le milieu de la scène pour ne plus la quitter – ou plutôt si, de temps à autres, il va boire dans l’un des 6 verres disposés derrière lui. Est-ce un symbole qui m’aura échappé ? Je ne sais. Mais j’avoue me sentir un peu dupée par le nom de Lavaudant. D’autant qu’en plus de la mise en scène, il a probablement travaillé la direction d’acteur, qui est ici plutôt défaillante.

Bras ballant, voix mal posée, je m’étonne presque en apprenant que Jean-Françoise Derec ne foule pas la scène pour la première fois. Alors oui, il y a quelque chose de touchant à voir ce monsieur se remémorer ses souvenirs, il y a de la tendresse dans ces yeux et de l’émotion dans sa voix. Mais il lui manque quand même une attitude spécifique au seul en scène, une manière de dire et de capter l’attention, qui m’aurait peut-être permis de m’accrocher davantage à son histoire.

Car même son histoire a du potentiel. Tout part de cette anecdote d’enfance où, refusant de montrer son zizi à une camarade de classe, elle l’accuse d’être juif. Juif, il l’est par sa mère, il en prend conscience à ce moment-là, et commence alors son apprentissage des us et coutumes de la religion. S’il nous fait parfois rire par sa naïveté et que l’exercice reste intéressant pour les novices comme moi, le texte demanderait à être resserré. Il y a un vrai sujet, reste à trouver la meilleure manière d’en parler.

Un spectacle qui aurait besoin d’encore un peu de temps pour se roder.