Les promotions du Locle 2

Publié le 07 juillet 2008 par Dunia

Extraits de conversations vachement intellectuelles 1

Entendu dans le bus:

-Hier soir j’allais bien jusqu’à fumer le cigare en attendant le bus. C’est le cigare qui m’a fait vomir!

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La gare 5h15 le matin. Un mec totalement cassé dort sur les escaliers. Vers le dormeur arrive un autre mec. Il lâche un pet monstrueux. Celui qui dort ne se réveille pas. Le péteur commente:

-Ouai ben s’il s’est pas réveillé avec çui-là, c’est qu’il est vraiment mort!

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Fauchée comme des étudiantes malgré l’approche imminente de la ménopause, Angèle et moi avions décidé de nous acheter une bouteille de vodka au supermarché, de la transporter dans le sac, et de n’acheter à la fête que le Red Bull et le Cola pour faire les mixes. Oui je sais, c’est très mauvais de mélanger le Red Bull et l’alcool, jeunes qui me lisez NE FAITES SURTOUT PAS ÇA c’est très vilain et très dangereux pour les neurones de la tête. Voilà maintenant que j’ai fait mon devoir de mère-grand responsable, je peux continuer mon récit. La veille j’avais donné trente francs à Angèle pour qu’elle achète l’alcool. Après un petit tour dans la fête à regarder les manèges, les gens, après avoir mangé une barquette de frites et écouté un peu de musique, l’envie de boire une vodka coca m’a prise. On achète deux sodas et je demande à Angèle de sortir la bouteille du sac. Elle la débouche. Fait mine de verser l’alcool sans sortir la flasque de la besace. Trouvant la chose peu commode j’attrappe la boutanche et la tire dehors. Horrifiée, je m’exclame!

-PUTAIN! J’Y CROIS PAS! IL RESTE A PEINE UN TIERS!

-Ben… euh… oui… je t’avais dit que me servirais un apéro!

-UN APERO? MAIS PUTAIN, T’AS DESCENDU LA BOUTEILLE! T’AS EU LA MAIN LOURDE AVEC TON APERO! Là ou j’en reviens pas c’est que t’as même pas l’air cassée!

-Ben… je l’ai achetée hier donc …

-Donc tu t’es servis des apéros hier et aujourd’hui! J’y crois pas! Je m’étais promis de ne pas bourrer la gueule pour une fois, mais je ne pensais pas que je n’aurai pas à m’en soucier parce que là il reste une gorgée de fillette!

Autant dire que nous sommes arrivées jusqu’au bout de la nuit fraîches comme des roses. La vodka qu’Angèle avait laissée, en l’allongeant beaucoup, a donné deux mini-cocktails chacune et basta! Sgreugneugneu! Ce n’est certes pas une mauvaise chose, mais j’espérais contrôler ma sobriété, pas qu’Angèle me l’imposerait! Sgreugneugneu!

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Afin de manger un riz tandori tranquillement hors de la foule, Angèle et moi nous étions assises au bas des marches d’un escalier d’une rue moins fréquentée. Soudainement, je sens une chose lourde passer par dessus mon épaule, manquant atterrir sur mon assiette pakistanaise. C’est un pied suivi d’un mec d’une quarantaine d’année qui s’est presque cassé la figure sur notre repas. Il titube totalement défoncé à l’alcool. Il jure dans sa barbe contre nous. Je ne comprends pas ses grommellements mais ça n’a pas l’air aimable. Il dit plus fort.

-J’ai failli tomber à cause de vous!

N’importe quoi! Il a failli tomber parce qu’il était cuit, parce qu’il y avait largement de la place pour passer à trois côte à côte. Mais je n’avais pas envie de m’embrayer avec un mec bourré. Je dis juste un:

-Ah bon! Désolée!

Le mec continue de grommeler.

Avec Angèle nous ricanions sous cape quand, moins drôle, nous le voyons péniblement sortir de la poche de son pantalon, une clé de voiture qu’il a difficilement insérée dans la serrure, après avoir rayé la carrosserie autour du cylindre, d’une voiture d’entreprise garée devant nous. Angèle:

-MAIS! Il va pas conduire dans cet état!

-Ben oui!

-Mais il peut pas!

-Il peut pas mais il va conduire quand même! Si tu te sens de l’arrêter dis-lui quelque chose! Moi je ne me vois pas en train de jouer les anges de la route avec machin!

-Moi non plus!

-Bon ben voilà!

-J’y crois pas! Il va conduire comme ça!

-Ben si! C’est un être humain!

Le mec a sorti, non sans difficulté, sa bagnole de la place de parking et s’est cassé avec.

Dix minutes après on voyait deux autres cas semblables. Tous des gens entre 40 et 60 ans! Comme quoi y’a pas que les jeunes qui font des conneries avec la voiture!

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Autre spectacle vu en mangeant le riz tandori sur nos marches d’escaliers. L’approche de l’amour ou de l’aventure d’un soir. Peu importe, je ne suis pas moralisatrice avec les passades. Sur les marches des escaliers menant à l’entrée de l’immeuble d’en face - au Locle et à la Chaux-de-Fonds, sans doute pour que l’on puisse ouvrir la porte lors des grosses tombées de neige, les vieux immeubles comportent cinq à six marches devant la porte d’entrée- une jeune femme et un jeune homme discutent. La fille est appuyée contre le mur. Peu à peu le garçon se rapproche. Angèle:

-Ah! Ah! Va-t-il lui rouler une pelle?! Ah! Cette fois je crois que c’est la bonne!

-Ouai!

Le garçon embrasse timidement la fille qui se laisse faire. Angèle:

-Yesssssssss! Il a réussi!

-Ouai!

-Depuis le temps qu’il en a envie! Il a été patient. Un vrai gentlemen!

-Ouai! Il en reste encore!

Les baisers se font plus passionnés. Angèle:

-Le pauvre! Il doit bander comme un taureau et il est obligé de se retenir!

Je vois pas en quoi, c’est un pauvre garçon parce qu’il bande! Je réponds:

-Ben évidemment. Manquerai plus que ça qu’il se retienne pas! Pi bon, je crois que les mecs aiment bander même quand ils peuvent pas conclure!

La fille enroule ses jambes autour de la taille du garçon. Angèle:

-Oups! Ça devient de plus en plus chaud!

-Ouai! Je me rappelle c’était cool ces moments là! Quand on s’en fout de tout! Quand on est seul dans la foule, dans une bulle de désir.

-C’est des jeunes!

-Ouai c’est des jeunes!

Avant les câlins torrides, le garçon a été patient, mais les préliminaires de rue ont vite pris fin. Très vite, le jeune couple s’est levé des marches pour se perdre dans la foule de la rue parallèle, peut-être à la recherche d’un coin plus tranquille.

Sur les escaliers face à nous, un jeune couple flirtait.