(Rencontre) avec Habib Tengour

Par Florence Trocmé

Une nouvelle collection de poésie
Rencontre avec Habib Tengour
Paris, le jeudi 6 septembre 2018

Poezibao s’est entretenu avec le poète Habib Tengour d’une collection de poésie qu’il a récemment lancée au sein des éditions algériennes APIC. Le site avait reçu récemment deux livres publiés dans cette collection, Le Divan amoureux de Michel Deguy et Tresse d’ail de Marilyn Hacker.
Ce qui frappe d’emblée quand on parle de cette collection avec Habib Tengour, c’est son esprit d’ouverture. Elle porte bien son nom de « Poèmes du monde » et le projet éditorial, s’il se veut ouvert à divers courants poétiques, est très précis sur ce point. Il s’agira chaque année de publier deux ouvrages français ou francophones, deux ouvrages arabes traduits en français, deux ouvrages d’une littérature étrangère traduits en français. C’est donc une collection de poésie contemporaine internationale qui voit le jour, notamment pour offrir au lecteur algérien (mais aussi bien sûr à tout lecteur francophone) des recueils de poèmes originaux du monde entier. Quelques grandes signatures sont déjà présentes parmi les premières parutions. A côté des deux livres déjà cités, on peut signaler Pierre Joris (Stations d’Al-Hallaj, traduit de l’anglais par Habib Tengour), Cécile Oumhani (Marcher loin sous les nuages), et pour les auteurs de langue arabe le Marocain Abdallah Zrika, (Tortue de l’effacement traduit par l’auteur et Jean-Charles Depaule) ou le Libanais Issa Maklouf, (La Solitude de l’or, traduit par Jamel Eddine Bencheikh et Esma Hind Tengour). On ne manquera pas de signaler aussi bien sûr Traverser d’Habib Tengour, poème, suivi de l’adaptation scénique d’Alain Rais.
Les livres sont sobres, élégants, couvertures vert bronze, mauve, grise ou bordeaux. Tous bilingues. Chacun s’ouvre par une présentation du livre et se conclut par sept questions posées à l’auteur, autant d’attentions pour le lecteur qui attestent d’un vrai travail éditorial.
Ce n’est pas si fréquent de voir lancer une nouvelle collection de poésie et quand en plus elle est le fait d’un éditeur algérien et pilotée par un auteur aussi reconnu qu’Habib Tengour, on ne peut que souhaiter qu’elle trouve vite son public. En Algérie comme en France, les conditions éditoriales de la poésie ne sont guère brillantes mais ce projet, soigné et tenu, ainsi que les belles signatures déjà présentes dans la collection, l’y aideront.
Florence Trocmé