Body Talk, ou l’explosion artistique de Robyn

Publié le 13 septembre 2018 par Heepro Music @heepro

En 2010, l’artiste suédoise publiait trois petits disques, avant de sortir un album issu de ces derniers : quid du projet Body Talk et de la pause de près de huit qui a suivi, à quelques jours seulement d’un tout nouvel album solo très attendu.

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« Don’t fucking tell me what to do » est une entrée en matière explosive, avec des paroles qui tournent sur elles-mêmes, lancinantes à se damner. Body Talk Pt. I est lancé, sur une production qui l’éloigne de la culture pop traditionnelle. De toutes façons, avec de telles paroles, il n’est sûrement pas question pour la jeune Suédoise de faire dans le consensuel.

Les basses sont assez lourdes, mais pas pesantes. Robyn réussit à se démarquer de l’électronique britannique et de celle du continent, notamment celle menée depuis bientôt quinze ans par le célébrissime duo versaillais désormais robotisé. Elle s’en démarque en en intégrant le meilleur. À aucun moment cela ne ressemble à une parodie de « French touch » ou de « Lady GaGa-ism » ou autre « Madonnism ».

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D’habitude, on a droit à la découverte d’un titre, puis, éventuellement, de sa version acoustique. Robyn a inversé le processus, et inclut dans Body Talk Pt. 2 la version club de « Hang with me », qui semblerait donc être la version originale du morceau. Cependant, il s’agira d’une erreur de croire que c’est le cas : la version initialement publiée dans le premier volume est celle de départ ayant donné lieu à un remix. J’avoue que je ne sais pas laquelle des deux préférer puisqu’en effet, une fois qu’on les connaît l’un et l’autre, on ne peut les dissocier. J’explique : à l’écoute de la version acoustique, vous aurez en écho la seconde, et inversement. C’est un très joli tour de force, une grande preuve du talent de Robyn, car il est rare que deux versions d’un même morceau réussissent à coexister sans que l’une des deux ne prennent le pas sur l’autre.

Un peu plus de lascivité avec « Criminal intent » : deuxième collaboration pour Diplo et Robyn. Le duo vocal entre la chanteuse et le producteur apporte ce côté sensuel à la chanson. Jamais deux sans trois ? En tout cas, s’il ne devait en avoir que deux, ces deux morceaux sont parfaits !

Après la surprise de genre sur Body Talk Pt. 1, c’est à une autre surprise que nous avons droit sur Body Talk Pt. 2 : Snoop Dogg ! Étonnant, mais l’Américain n’est pas là pour l’anecdote. Et même si ce n’est pas non plus une collaboration proche du chef-d’œuvre, le rappeur qu’on ne présente plus depuis presque ses débuts fait une très belle prestation et prouve à tout le monde qu’il n’est pas encore près à s’arrêter. C’est bon signe pour lui, et pour la Suédoise qui se paye le luxe d’un invité de très grand standing. Respect.

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Première nouveauté : le single « Indestructible », que l’on connaissait en version acoustique, et dont je ferai le même constat que pour « Hang with me ». Encore un très très bon titre de Robyn.

La chanteuse n’aura jamais plus été à même de faire danser que sur « Time machine », dont les voix en chœur qui scandent un Hey ! Me font penser plutôt à l’univers gothique qu’à la dance. Je n’irai pas jusqu’à parler de Marilyn Manson, mais presque. En tout cas, pour ce qui est des racines glam, je ne vois pas comment ne pas le justifier : Robyn est effectivement une artiste electro-glam dans toute sa splendeur.

Sur « Call your girlfriend », elle s’adresse aux hommes, évidemment en tant que femme, et leurs (nous) donne des conseils sur comment rompre. Si ce n’est pas le meilleur morceau de la trilogie, les paroles sont parmi les plus sincères.

L’un de mes morceaux préférés de la série d’EPs Body Talk, c’est assurément « Get myself together ». Le refrain possède un petit quelque chose d’indescriptible qui me touche particulièrement.

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On l’a compris, l’attente et surtout les espoirs sont grands. D’autant que plusieurs projets intermédiaires – avec Neneh Cherry, Röyksopp ou La Bagatelle Magique, par exemple – n’auront qu’accentuer la frustration des fans de ne pas en avoir davantage. Mais ça y est, l’ombre de Robyn est déjà visible… et un premier aperçu, très justement intitulé « Missing u », a officiellement lancé le compte-à-rebours.

(in heepro.wordpress.com, le 13/09/2018)

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