Valse avec bachir

Publié le 08 juillet 2008 par Lorraine De Chezlo
d'Ari Folman
Documentaire d'animation - 1h30
Sortie Salles France - 25 juin 2008
Directeur artistique : David Polonsky
avec les voix d'Ari Folman, Ori Sivan, Ronny Dayag, Shmuel Frenkel, Zahava Solomon, Ron Ben-Yishai...
Ari Folman a perdu le souvenir de la guerre du Liban et des horribles évènements qui secouèrent Beyrouth. Contrairement à un de ses amis qui est victime de cauchemars (les 26 chiens qu'il a tués le poursuivent sans relâche), Ari a oublié. Jusqu'au lendemain où surgit une image : lui et deux camarades marchant dans l'eau pour rejoindre Beyrouth détruite. Que se passa-t-il avant et après ? Qu'a-t-il vécu ? Qu'a-t-il fait lorsqu'il était ce jeune soldat en 1982 ? En reccueillant différents témoignages, les souvenirs referont surface et la vérité reverra le jour dans sa mémoire...
C'est d'abord la forme qui frappe quand le film commence : mélangeant images Flash, animations classiques et 3D, les dessins entièrement conçus par l'équipe artistique sont époustouflants. Certes, les mouvements de rotation des visages sont très difficiles à rendre, mais ces couleurs, ces jeux d'ombres, ces animations fluides sont à couper le souffle. Ca vit, ça vibre, ça fume, c'est impressionnant...


Ce parcours est une progression autobiographique qu'a suivie Ari Folman. Ayant rencontré 9 personnes dont les souvenirs des évènements lui ont permis de reconstituer la vérité, il livre dans le film ces témoignages (2 personnes sur les 9 ont refusé d'apparaître à l'écran sous leur vraie identité).Alors peu à peu, le spectateur suit le fil et retrace en même temps que la mémoire d'Ari Folman, les évènements et le contexte du massacre des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila perpétré sous le regard de l'armée libanaise et d'Ariel Sharon. Au delà de ces faits précis et du récit personnel, c'est une vision universelle que le cinéaste a voulu transmettre par cette réalisation créative, cette animation qui retire un peu du caractère historique pour donner un aspect anonyme aux protagonistes. Anonymes mais universels. Des soldats, des ordres, le désordre et le crime aveugle. Toute guerre est absurde et conduit à des comportements inhumains, non réfléchis par ceux qui les commettent.
Le site officiel du film
L'avis de Kilucru - les Irréductibles