Les nymphes

Par Vertuchou

Oui, des lèvres aussi, des lèvres savoureuses
Mais d’une chair plus tendre et plus fragile encor
Des rêves de chair rose à l’ombre des poils d’or
Qui palpitent légers sous les mains amoureuses.

Des fleurs aussi, des fleurs molles, des fleurs de nuit,
Pétales délicats alourdis de rosée
Qui fléchissent, pliés sur la fleur épuisée,
Et pleurent le désir, goutte à goutte, sans bruit.

Ô lèvres, versez-moi les divines salives
La volupté du sang, la chaleur des gencives
Et les frémissements enflammés du baiser

Ô fleurs troublantes, fleurs mystiques, fleurs divines,
Balancez vers mon coeur sans jamais l’apaiser,
L’encens mystérieux des senteurs féminines.

Pierre Louÿs
 

Partager cet article

Repost 0 &version; Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Vous aimerez aussi :

J'aime tes yeux L'empreinte Un Poète à sa Bien-Aimée Alone

Poètes D'hier

« Article précédent