Little Bob Blues Bastards à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 30 septembre 2018

Publié le 30 septembre 2018 par Concerts-Review

Little Bob Blues Bastards à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 30 septembre 2018

Un second rendez-vous dominical en septembre, à La Grande Ourse de Saint-Agathon, Melrose a invité des voisins normands, Little Bob Blues Bastards, pour finir le mois sur du blues rock redoutable.

Dans la salle, tu mates la faune qui s'est présentée en masse pour assister à la prestation de Roberto Piazza, le Eric Burdon du Havre, tu n'as pas dénombré un effectif imposant de moins de vingt ans, par contre, des hordes d'anciens combattants avaient ressorti le perfecto élimé, les santiags qui t'écrasent les orteils et les Levi's jamais passés dans l'essoreuse.

C'était il y a des lustres, ta dernière et première rencontre avec celui qui à l'époque était le chouchou des punks anglais, 1977, le Rockin' Club, en dessous de Forest National, Piero Kenroll avait signé Little Bob Story dont le premier album ' High Time' avait engendré des critiques élogieuses dans le NME ou Melody Maker.

Ton cerveau se souvient encore de ce concert épique.

Tout ça pour te dire que Little Bob, comme la femme qui se trouvait sous les plumes aux côtés de Reggiani, n'a plus 20 ans depuis longtemps.

Il apparaît légèrement fripé mais la voix est toujours intacte et le punch n'a pas faibli.

Depuis 2010, Roberto tourne avec Little Bob Blues Bastards, leur disco, à ce jour, se chiffre à trois volumes, le dernier 'New day coming' s'est retrouvé dans les bacs en juin.

17:30' , mise en condition sur fond d'incantation Cheyenne et entrée en piste de Mickey Blow, l'harmoniciste qui a accompagné Johnny Thunders durant sa période parisienne, Gilles Mallet, le guitariste qui sévissait déjà au sein de Little Bob Story, Bertrand Couloume, l'amateur de chouchen à la contrebasse, et le neveu de Roberto, Jérémie Piazza, aux drums, Little Bob les suit de près.

Il agrippe le micro, aux cotés du lequel, sur un lutrin, traîne le missel ouvert sur les lyrics sur 'Mama's prayer' la plage ouvrant 'New day coming'.

Un mec qui débute son tour de chant par... hey hey rock'n'roll is here to stay ... mérite toute notre sympathie.

Bordel, ce concert est parti sur les chapeaux de roue.

Embarquez à bord de la Ford Mustang, kids, on a fait le plein, 150€, on va voir du paysage et boire des coups, la radio crachera du rock vintage et du blues sans âge, attachez vos ceintures!

On présente l'équipage' We are the blues bastards', on remercie les organisateurs, belle salle, by the way, on sourit aux têtes connues et embraye sur un truc qui pulse, 'Switchblade Julie', une fille qu'on a connue dans le temps, elle adore le boogie rock.

'Blake in blue' s'adresse à ceux qui ont un minimum de connaissances littéraires, il est question de William Blake , un poète qui a inspiré Jim Morrison.

Bertrand a sorti l'archet, caresse la grand-mère pour introduire 'Sleeping in a car', encore une histoire de fille, elle n'avait pas assez de blé pour se payer le Mercure.

Les VIP's, tu connais?

Des noms?

Mike Harrison, Keith Emerson, Greg Ridley, Mike Kellie, Luther Grosvenor..

Pas mal de ces mecs se sont retrouvés dans Spooky Tooth.

On leur doit 'I wanna be free' que le petit Bob et les bâtards reprennent à la perfection.

'Dirty Mad Asshole' nous renvoie vers des combos tels que le Dr Feelgood, les Inmates ou The Blues Band, le trouduc est suivi par 'She's got it', après une attaque non déguisée visant les GSM /YouTube freaks.

Heureusement que j'ai mon bouquin sous les yeux, sinon on serait drôlement dans la merde, qu'il dit avant de clamer 'You gotta jump'.

Bob, tu brodes, faut que je règle mon instrument lui souffle le cousin de Keith Richards.

Ok, je leur cause du salon de thé, du flacon de Jameson que tu as sifflé, de Lorient, de nos projets de carrière, t'es prêt, fieu?

Yes!

'I'm Howlin'' en hommage à Howlin Wolf et en réaction à la triste actualité.

Après ce blues louvoyant, vient 'Evil' et ses teintes gospel, puis la reprise du 'Mean things happening in this world', un constat que Woody Guthrie avait fait durant World War II.

Non, non, rien n'a changé... a ajouté un choeur de gosses.

C'est en pensant à son paternel, l'immigré, que Bob a composé le formidable' Libero', le sombre 'The scream of the ghost' date de la même époque.

Tes voisins l'attendaient, ils ont frétillé en entendant les premiers riffs annonçant 'Lost territories', un downtempo obsédant.

Des flashes d'Herman Brood avec Dani Lademacher à la six cordes traversent ton crâne, Bob et ses acolytes ont embrayé sur 'Dumb factory' ( l'usine à cons, explique-t-il) qui évoque le 'Roxette' de Dr. Feelgood.

'Sometimes I Feel' est extrait de 'Blue Stories' ( 1997) , à l'époque Olivier Durand ( Elliott Murphy) tenait la gratte, au Havre, il y avait du vent, il pleuvait, c'était pas l'Italie.

Le vindicatif 'Only liars' à l'esprit punk, vise les dirigeants who talk about peace et s'en foutent plein les poches.

Le groupe sent l'écurie, il entreprend un galop furieux en oubliant l'arrêt de la diligence, c'est avec la bombe 'Riot in Toulouse' que prend fin le set normal.

La brigade rapplique pour une série de titres fulgurants, en démarrant par un blues qu'il a eu du mal à écrire avant de sortir d'un trait, 'So deep in me', second rappel, 'Too Young to Love Me' a request à Lorient, joué à Saint-Agathon, ' Ace of Spades' est pour ceux qui se souviennent de Lemmy, 'All or Nothing' pour ceux qui se souviennent de Steve Marriott et enfin, ' Lucille' pour ceux qui sont nés en 1957.

Fougue, énergie, passion, authenticité, Little Bob a fait l'unanimité en cette fin d'après-midi.

Prochain concert Melrose: Aynsley Lister, le 14 octobre, même salle!