Treizième Biennale de La Havane en mai 2019

Publié le 20 octobre 2018 par Aicasc @aica_sc

LA CONSTRUCTION DE CE QUI EST POSSIBLE

XIII Biennale de la Havane – 12 AVRIL AU 12 MAI, 2019

XI Biennale Havane

 

Plasticiens, critiques  et amateurs, nous attendons tous avec impatience  l’ouverture des biennales de La Havane. C’est l’évènement phare de l’archipel caraïbe. La biennale de La Havane, créée en 1984 est programmée tous les trois ans. Cependant certaines circonstances ont parfois modifié le calendrier. Ainsi la Douzième biennale  de 2015 devait être suivie d’une nouvelle édition en 2018. Mais les dégâts causés par le cyclone Irma  ont entraîné son report en 2019. Dès sa création, la Biennale  s’est positionnée  comme une biennale du Tiers Monde  et a privilégié les artistes de la Caraïbe, d’Asie et de l’Amérique Latine, se revendiquant d’emblée  comme un contrepoids de la biennale de Venise. Dès le début, elle n’a pas choisi une monstration par aires géographiques ou représentations nationales. La biennale de La Havane ne fait appel à aucun commissaire invité, ce qui marque une véritable différence avec les autres biennales qui changent de commissaire (aussi appelé directeur artistique) à chaque édition. Une équipe cubaine de plusieurs commissaires sélectionnent les artistes. Ces biennales dites “périphériques” des années 1990 étaient conçues comme de réels outils pour valoriser une nouvelle génération d’artistes issue de différents contextes culturels, ainsi que pour expérimenter « les idées tests des commissaires »

XI Biennale Havane
Kcho

XI Biennale Havane
Kcho

XII Biennale Cuba
Kcho

Plateforme conceptuelle de l’équipe curatoriale de la XIII Biennale

 

La Biennale de La Havane, reconnue comme l’un des plus prestigieux événements d’Amérique latine, des Caraïbes et du monde, a rendu visible non seulement la pensée et la pratique artistiques cubaines, mais aussi la création artistique contemporaine du Sud et d’autres régions du monde. Depuis sa création en 1984, elle a été une plate-forme tournée vers la justice et l’égalité. La biennale a stimulé le travail socioculturel, la réflexion théorique et le rôle transformateur des arts visuels dans un monde polarisé, culturellement victime de ségrégation et dominé par la suprématie du marché. L’événement vise à donner une continuité à ses projections fondamentales en tenant compte des conditions d’un monde où les menaces nucléaires et bellicistes se sont intensifiées, ainsi que la xénophobie, le racisme, les déplacements forcés de populations, les tendances fascistes, la violence toutes les formes de différences, les conflits ethnoculturels, les inégalités, le terrorisme, l’utilisation systématique du mensonge et une crise environnementale qui menace la survie même de l’espèce humaine. Cette crise nous concerne tous et plus particulièrement les pays insulaires des Caraïbes. Le culte du consumérisme et la promotion d’un gaspillage irresponsable des ressources naturelles de la planète rendent indispensable la mobilisation de larges secteurs dans le travail de préservation de l’équilibre – société – culture – nature. La science a compris la nécessité d’aborder cette question de manière multidisciplinaire et systémique, et l’art n’y a pas été étranger.

XI Biennale Havane
Marcel Pinas

Compte tenu de la persistance des hégémonies militaires, économiques, politiques et culturelles, les modèles d’existence sont reconfigurés dans le but de susciter de nouveaux projets émancipateurs et d’accroître la dignité  la coexistence entre êtres humains au milieu de tant de contradictions. Parmi eux, le sauvetage de formes de vies communautaires, la lutte pour la préservation de la mémoire et la validation d’autres formes de savoirs et de systèmes de connaissances; la recherche de plus grandes correspondances entre la création et les pratiques de vie; ou des points de convergence, des noeuds et des réseaux qui proposent des espaces pour de futurs modèles de compréhension et de solidarité entre les êtres humains.

XII Biennale Cuba
Manuel Mendive

La 13e Biennale de La Havane, qui se tiendra du 12 avril au 12 mai 2019, propose d’encourager l’interaction entre créateurs, conservateurs, experts et institutions, dans une variété de procédures qui fournissent des variantes de durabilité, sans s’écarter de la nature de la proposition que chaque oeuvre ou projet artistique représente. Nous aspirons à ce que l’art pointe vers de nouveaux chemins de raisonnements collectifs et que ses réalisations offrent, à partir de la confrontation de différents modèles de création et de circulation, une plus grande approche entre les publics, les localités et les niveaux d’expérience. En même temps que l’idée de répondre au présent, ces pratiques définiraient des notions possibles du futur qui, au moins au niveau poétique ou symbolique, correspondent à des besoins de transformation sociale.

XII Biennale Cuba
Alexandre Arrechea

XII Biennale Cuba
Alexandre Arrechea

L’art peut-il impliquer une nouvelle dimension sociale et servir de modèle pour rencontrer de nouvelles structures de durabilité? Dans quelle mesure les pratiques émergentes de survie, d’émancipation et de développement social inspirent-elles et génèrent de nouveaux récits et méthodologies artistiques? Quels types de relations pouvons-nous établir entre les conservateurs, les artistes, les projets, les groupes et les pratiques émergentes, les institutions nationales et internationales, ou même entre différents schémas de circulation de l’art?

XII Biennale Cuba
Daniel Buren

La prochaine édition considère la Biennale comme un espace pour les typologies artistiques qui comprennent la création comme un événement vivant ou une expérience en cours. Nous nous intéressons aux stratégies qui résultent de multiples confluences ou qui favorisent l’existence dans des réseaux d’échanges au-delà de l’autonomie esthétique et de la notion traditionnelle d’auteur, avec une vocation transformatrice et une reconnaissance de la diversité; de même, promouvoir la conformation de nouvelles relations sociales et symboliques générées par différents modes d’interaction avec l’art en assumant des approches de transversalité dans la perspective culturelle et multidisciplinaire. Nous aspirons à la création de circuits entre lesquels les modalités de coexistence et de respect sont testées. Les biennales internationales qui sont restées presque étrangères les unes aux autres trouveraient ici un étroit dialogue de jumelage; les artistes deviennent des gestionnaires considérés comme des acteurs d’une unité possible; les projets de développement et les initiatives dédiées aux intérêts locaux et communautaires convergeraient dans le même plan. De même, les commissaires d’expositions, les médiateurs artistiques et les gestionnaires culturels émergents, ainsi que ceux déjà établis, accompagneraient ces processus de compréhension collégiale et marqueraient un schéma de différence entre les mécanismes habituels de circulations caractéristiques des biennales.

De cette façon, l’institution, en accord avec l’art et son exercice de transformation permanente, maintiendrait l’énergie nécessaire pour contribuer à l’amélioration humaine au milieu de toute la complexité ambiante. La Havane accueillera de nouveau son événement international -le plus important dans le domaine des arts visuels- et laissera ouverte, dorénavant, une plateforme d’échanges et d’analyse des idées qui la façonneront.

L’équipe de commissaires

XIIIÈME BIENNALE DE LA HAVANE

CENTRE D’ART CONTEMPORAIN WIFREDO LAM

XII Biennale Cuba
Ewan Atkinson

Plasticiens de Martinique aux Biennales de La Havane

Sont signalées ici les invitations individuelles. D’autres plasticiens ont participé à des expositions collectives invitées en tant que telles à la Biennale

XII Biennale Cuba
Steeve Bauras

XII Biennale Cuba
Steeve Bauras

1989      Hamid Moulferdi   François Sergio      Alain Jerama

2000   Alex Burke    Serge Goudin-Thebia

2003   Ernest Breleur

2009   Alex Burke

2012   Jean-François Boclé

2015      Steeve Bauras

XII Biennale Cuba
Raquel Païewonsky