Mais attention, car l’Américain continue, plus que jamais, d’accorder une tout aussi grande importance à ses paroles : la vie au quotidien, avec ce qu’elle contient de plus horrible ou hilarant, d’absurde ou de beau. À l’instar de ce visuel, le plus beau de sa discographie à mon goût, et pourtant cette image possède quelque chose de peut-être encore bien plus dérangeant… comme à son habitude.
J’avais personnellement découvert John Grant l’an passé grâce à sa collaboration sur l’album de Susanne Sundfør – et pourtant, cela fait un moment qu’il s’est fait connaître depuis que son premier groupe the Czars s’était dissolu avec des apparitions ici et là, toutes de renoms ! C’était sur « Mountaineers », chanson vraiment particulière au sein d’un magnifique Music For People In Trouble, lequel reste l’un de mes albums préférés de cette année déjà passée.
D’une durée moyenne de près de six minutes, ces dix nouvelles chansons de Grant m’ont assez facilement, non convaincu, mais carrément envoûté ! Avec des émotions, de la douceur, de l’ambition et de la simplicité aussi, difficile de ne pas succomber.
Je voudrais vous conseiller par quelle chanson commencer pour vous en rendre compte à votre tour : lancez alors l’album, il défilera sous vos yeux, l’image de John Grant en slip évoquant son côté décalé (« Preppy boy », « He’s got his mother’s hips »), la cage d’oiseau reflétant pour sa part sa liberté animale primaire mais loin d’être sauvage (« Smug cunt »).
Le moment presque invraisemblable est « Diet gum », avec son chant tantôt robotique, tantôt spoken-word… et sur lequel le chant de l’oiseau se lâche avec une montée finale extatique ! « Touch and go » est un superbe final tout en douceur, John Grant s’avérant une sorte de crooner comme on en a peu en 2018, car il est maître de sa grandiloquence et il vit en parfaite symbiose avec sa musique.
Love Is Magic est au choix un ovni ou un bijou, voire tout simplement un chef-d’œuvre dans son genre.
(in heepro.wordpress.com, le 23/10/2018)
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