Haine

Par Jperino @Jonoripe

Pour poursuivre sur ma dernière note pas très optimiste, je découvre un entretien d'Andrea Camilleri à la télé italienne. Camilleri a 90 ans, il a écrit plus de 50 romans, Il est surtout connu pour ses polars (gialli) qui mettent en scène le commissaire Montalbano. Romans écrit dans un italien mêlé d'un peu de patois et qui se passent tous à Vigatà qui est la ville d'Andréa, Port Empédocle en Sicile. Au fait, j'en ai déjà parlé ici.

Interrogé dans la cadre d'une commission sénatoriale, il parle du climat de haine en Italie (et ailleurs):  

"En ce moment, c'est une chance d'être aveugle: Ne pas voir certaines figure qui sème la haine, qui sème le vent et récolteront la tempête. Les mots de la sénatrice (contre la haine) je les signe. On est en train de perdre la mesure des choses, le poids des mots, les mots sont des pierres, elles peuvent se transformer en balles. Il faut peser chaque mot que l'on dit et faire cesser ce vent de haine qui est vraiment atroce et que je sens palpable autour de nous. 

Mais pourquoi l'autre serait-il différent de moi ? L'autre n'est pas autre que moi dans la mirroir. La nouvelle de ce fou qui rentre dans une synagogue et tue 11 personnes en hurlant "à mort les juifs !". Est-ce qu'on se rend compte à quel niveau on s'abaisse non seulement quand on dit des choses pareilles mais quand on les pense ? Pire que des animaux qui eux ont la chance de ne pas parler ! On éduque une jeunesse à la haine. Nous avons perdu le sens des valeurs, les vraies valeurs de la vie."

Le père de Montralbano a conclu : "Je ne veux pas mourir avec l'humeur noire du crépuscule. Je veux mourir avec l'espoir que mes neveux et mes petits neveux vivent dans un monde de paix. Il faut que tous les jeunes se prennent en charge car le futur leur appartient. J'espère beaucoup des générations nouvelles. Ne me décevez pas !"