Dans un second clip nostalgique intitulé " Adieu l'été " sorti cette semaine, le jeune ingénu Léo Blomov, aka notre Mac Demarco version française, éblouit. Ecoute.
On croit déjà le connaître. Sur son compte Instagram, Léo Blomov a tout d'un gars rigolo. Son premier post ? Une portrait peint d'un mec qui est censé avoir existé dans la littérature russe et qui se fait appeler Oblomov. Le commentaire qui accompagne la photo : " Moi, en 1874 ". Il poste par la suite d'autres peintures du même univers. Nul ne sait comment il a découvert le roman Oblomov d'Ivan Alexandrovitch Gontcharov (1812-1891)... Mais il utilise ce pseudo pour se cacher (écouter son premier titre " Introit "). Léo Blomov est l'oblomovstchina. Un néologisme que l'auteur russe a inventé pour définir cet art de ne rien faire, de se laisser vivre sans réfléchir au lendemain, la procrastination ; de se morfondre dans une profonde mélancolie.
Mélancolique
Le monde musical de Léo Blomov est mélancolique. Pour accompagner ses chansons, un synthé, une guitare et une boucle. Back to the seventies. Avec une voix flegmatique, il débute " Introit " : " Bonsoir à tous, bonjour à vous. J'écris ces mots pour m'introduire. Par où commencer ? Je ne sais pas. Comment vous dire, c'est compliqué ? "
C'est absolument stupéfiant. Comment rendre une chanson attractive et qui vous colle à la tête avec des mots aussi rudimentaires ? Ou comment avoir de la suite dans les idées. Et ça se concrétise avec son dernier titre, publié la semaine dernière. Dans " Adieu l'été ", la mélancolie a toujours sa place. Les paroles rudimentaires du début se transforment en poème conté dans la lenteur. " Cette chanson est un mélange de nostalgie et d'autodérision. Lutter contre le cycle des saisons est ridicule car complètement vain. C'est un truc de contemplatif ", décrit l'auteur.
Dans son livre L'éloge de la lenteur, Carl Honoré se demande : " Pourquoi sommes-nous si pressés ? Pouvons-nous et voulons-nous aller moins vite ? " La lenteur est la clé du plaisir. Beaucoup d'artistes ont pris partie dans la lo fi planante et la pop décalée, comme Paradis (écouter " Recto Verso "), Mac Demarco, et ici, Léo Blomov.