Patient zero (2018) ★★☆☆☆

Par Olivier Demangeon @critiks_moviz

Dans un monde où les hommes se sont transformés en créatures violentes suite à une épidémie de rage, un homme se découvre doué de la faculté de communiquer avec eux.

Origine du film : Royaume-Uni, États-Unis
Réalisateur : Stefan Ruzowitzky
Scénariste : Mike Le
Acteurs : Matt Smith, Natalie Dormer, Clive Standen, Agyness Deyn, Stanley Tucci, John Bradley West, Colin McFarlane, James Northcote
Musique : Michael Wandmacher
Genre : Action, Drame, Horreur
Durée : 93 minutes
Date de sortie : 14 août 2018 (USA)
Année de production : 2018
Sociétés de production : Vincent Newman Entertainment
Distribué par : Vertical Entertainment
Titre original : Patient Zero
Notre note : ★★☆☆☆

" Patient Zero " est un film d'horreur datant de 2018 réalisé par Stefan Ruzowitzky à qui l'on doit également " " (2012). Les acteurs principaux sont Matt Smith, qu'on a pu voir dans " Terminator Genisys " (2015), Natalie Dormer, qu'on a pu voir dans " Captain America: The First Avenger " (2011), Clive Standen, qu'on a pu voir dans " " (2015), Agyness Deyn, qu'on a pu voir dans " Hard Sun " (2017), et Stanley Tucci, qu'on a pu voir dans " Transformers: The Last Knight " (2017).

L'histoire proposée par " Patient Zero " nous invite à suivre un groupe de survivants suite à une pandémie mondiale. Il y a de fortes tensions entre les militaires, à la tête desquels on trouve le Colonel Knox ( Clive Standen) et les scientifiques dirigés par le Dr. Gina Rose ( Natalie Dormer). Ces derniers cherchent un antidote contre le virus ayant ravagé la planète. Ce virus, hautement contagieux, est une forme dérivée de la rage. Il transforme l'homme en une nouvelle espèce très vorace, très agressive, mais extrêmement intelligente. Morgan ( Matt Smith) a été mordu, mais ne s'est jamais transformé. Il sert d'interprète entre les humains et cette nouvelle race de prédateurs particulièrement violents.

Les prémices de ce " Patient Zero " sont plutôt prometteuses, une voix off nous explique les événements qui ont conduit la population mondiale à la situation actuelle à travers des images de journaux télévisés et autres interviews de spécialistes. Le sujet est intéressant malgré le fait qu'il soit fortement usuel. L'intrigue est basée sur une forme qui n'est pas sans rappeler les multiples films de type zombie. Bien qu'il n'en soit jamais question dans ce métrage, on y est très proche tout de même. Les gens infectés ne cherchant qu'à mordre ceux qui ne le sont pas encore.

Malheureusement, on sent rapidement le manque de moyens dans cette production. La quasi-intégralité du tournage étant cantonnée à un espace réduit, présenté comme sous-terrain et composé de cellules, de quelques chambres individuelles rustiques, d'une salle de recherche et d'étude et d'un dortoir géant où sont entassés les civils survivants. La photographie proposée par Benedict Neuenfels est donc relativement pauvre, se limitant à des espaces clos de type base secrète de l'armée. Le scénario de Mike Le s'inspire de métrages du genre et s'avère relativement pauvre, offrant une part assez importante aux tensions entre les militaires et les civils.

La mise en scène orchestrée par Stefan Ruzowitzky apparaît quelque peu comme brouillonne, et finalement, on ne comprend pas toujours dans quelle direction ce dernier veut nous emmener. Une idée, dans l'une des sous-intrigue du métrage, nous invite, comme c'était déjà le cas avec " The Girl with All the Gifts " (2016), à penser que cette nouvelle race dominante, génétiquement altérée par le virus de la rage, serait légitime et que les derniers survivants de l'humanité devraient accepter cela comme une forme d'évolution. Cette théorie est principalement conduite par le personnage incarné par Stanley Tucci, dans un rôle bien loin de ce qu'on lui connaît habituellement.

Que dire concernant la distribution ? Comme je le soulignais précédemment, le budget semble bien maigrichon pour cette production et le casting s'en ressent. En dehors de Stanley Tucci, qui, comme je le précisais plus haut, se retrouve dans un rôle à contre emploi, avec un personnage intéressant, mais néanmoins bestial, pas de grand nom au générique. Matt Smith et Natalie Dormer forment un duo relativement crédible, là où Clive Standen est caricatural à l'extrême dans le rôle du militaire borné et machiste. On remarquera cependant la présence de Colin McFarlane, qui fut le commissaire Loeb dans " Batman Begins " (2005) ainsi que dans " The Dark Knight " (2008), tous deux de Christopher Nolan.

En conclusion, " Patient Zero " est un film d'horreur relativement médiocre disposant d'une histoire familière, d'une intrigue usuelle et d'un développement classique. En d'autres termes, il n'y a rien d'innovant et une absence totale d'inventivité. Le scénario emprunte largement aux films de zombies et la photographie est particulièrement pauvre. Bien que la durée de ce film soit assez courte, le réalisateur arrive tout de même à se perdre dans sa mise en scène brouillonne. La distribution offre des prestations satisfaisantes sans qu'une performance ne se détache du lot. Un métrage dont on pourra allègrement se dispenser, où seuls les fans du genre pourraient y trouver un semblant d'intérêt.