Essai Porsche 918 Spyder

Publié le 20 décembre 2018 par Jcetter

La rage. Alors que Richard Lietz enquille les rapports sur le long rectiligne du circuit de Portimao, sur la côte sud du Portugal, le timbre hargneux du V8 de la 918 Spyder résonne dans la caisse en carbone. Au freinage, le chuintement du système hybride vient se mêler aux jappements déclenchés par la boîte PDK. Il se renforce encore à la réaccélération en montée qui suit. Le cocktail est presque insolite, mêlant le son agressif d'un moteur à combustion avec le sifflement des moteurs électriques. La mise en vitesse est très impressionnante, l'allonge et la constance de la poussée incroyables.

Le bruit me rappelle la Ferrari 458 , ce qui n'a rien d'une coïncidence puisque les ingénieurs de Porsche ont également retenu un vilebrequin plan, en substitution aux vilebrequins à plans croisés qui équipent les V8 des et . Ce groupe atmosphérique de 4.6 litres est issu directement de la RS Spyder qui concourrait en LMP2 entre 2005 et 2010. Il développe 504 Nm à 6700 t/min, et sa puissance culmine à 608 chevaux à 8700 t/min. Son implantation centrale arrière est combinée avec un dessin innovant de la ligne d'échappement, dont les sorties en biseau sont logées au-dessus du capot moteur. Et ça s'entend.

Taillé pour être cravaché à haut régime, il serait probablement très creux si il n'était épaulé par deux moteurs électriques pour muscler le couple à bas régime. Seul le bruit des moteurs trahit la présence de moteurs électriques. A défaut, le 4.6L passerait pour un V8 atmo à la fois incroyablement plein à bas régime et virtuose entre 5000 et 9000 t/min.