Anthologie permanente : Philippe Beck

Par Florence Trocmé

Ruban Vert est le soulier
de minuit.
Ruban hérité de Colère
est le soulier de vair
à midi.
La main, de Fenêtre du Jour,
habillée de voile,
disperse les mots à terre.
De Ruban naît carrosse ou bac
dans le poids de l'air
que l'œil caresse
quand midi est du feu.
Pour pan de jour enveloppant ?
Pour pan de jour enveloppant.
Jour permet la cendre de nuit.
[...]

Champ Profond, île, est laissé à la droiture de Canal. Seul, jusqu'au barrage. Champ, idée de Fleuve Asséché, l'effet de ce fleuve, et une absolue interruption d'idylle. C'est l'Été Sec. Les " heures sans prix " sont dispersées. Mais des tableaux éclairent le jour. Tableaux qu'été pâlit éclairent des industries. Eau porte aussi les sombres questions. N. s'attarde pour achever des images.
Feu de l'Île. Pierres noires, pierres des bords sont dedans, sous l'eau, au retour. Boires donnent des bras à F. Il est le corps de ces bras. Livre Ouvert, à lire, bâti et usiné.
Comme des canaux-serpentins. Cordelière machine l'eau, la fend, et donne un grand peuple de toits en petits, tentes provisoires, imprimantes, tipis sur les dunes-rouleaux, vagues de sable porté. Loire a des phrases descendantes, comme des reliques utiles, délicates et précisées.

Philippe Beck, De la Loire, Argol, 2008, p. 53 et 79.

Contribution de Tristan Hordé

Bio-bibliographie de Philippe Beck

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