On se demandait ce qu’étaient partis faire les Francos à l’Oratoire, ancienne église devenue lieu de résultats les soirs d’élection et éloigné du coeur de la fête. Ce matin, on se demande surtout pourquoi ils ne l’ont pas utilisé avant. Et on en redemande. Comme la centaine de personne qui a profité de l’occasion pour passer un long moment en famille avec Arthur H. Comme le chanteur qui a pris un plaisir non dissimulé à ressortir cinq fois (si, si, vous lisez bien cinq) de son petit backstage au coin de l’autel à l’appel de convives sous le charme. Des messes comme ça, même (et surtout) de 2 heures (oui, oui, 2 heures), on en redemande. Et si Arthur H s’excusait auprès de l’ancien maître des lieux au moment de blasphémer avec son emballant “I want tu fuck with Madonna”, il est bien pardonné.
L’invité de dernière minute, débarqué au débotté pour deux concerts gratuits, s’est amusé à plonger dans son répertoire. Des ballades presqu’exclusivement (”On prépare un show groove-rock pour la rentrée, il faut bien alterner”), certaines tout droit sorties de son dernier album “L’homme du monde”, mais aussi et surtout d’autres “que je n’avais pas jouées depuis très, très longtemps” ou non utilisées dans ees albums. Avec au final, une bonne heure d’improvisation où le fils Higelin est parti à la recherche de ses vieilles paroles, “un karaoké de mes propres chansons”, dont un “Cool Jazz” de très haut vol. “Il va falloir arrêter, je ne sais pas si l’église va tenir sinon” rigolait-il avant de remettre une couche d’émotion via “Adieu Tristesse”. Des frissons, de la proximité, de la décontraction, quelques taquineries bien senties à un ex-premier ministre du coin passé sur les mêmes lieux avant lui (Jean-Pierre Raffarin) et bien sûr de l’humour dont il manque pas, Arthur H a transformé la première à l’Oratoire en nouveau lieu de pélerinage musical. Pour ceux (très nombreux) qui l’auraient manqué, il remet ça lundi soir et on peut s’attendre à tout.
N.L.G