William Z Villain et Walter's Choice à La Citrouille de Saint-Brieuc le 14 mars 2019

Publié le 16 mars 2019 par Concerts-Review

William Z Villain et Walter's Choice à La Citrouille de Saint-Brieuc le 14 mars 2019

Le 14 mars 2019, ton horoscope prédit: Vous aurez une légère tendance à la parano, mais elle peut vous être très utile pour débusquer les menteurs et notamment ceux qui cherchent à vous manipuler..

Comme la tendance était légère, t'as débusqué un nombre réduit de menteurs, enfin pas plus que les jours précédents, à peu près tous les politiciens et tous les astrologues bidon.

Sinon, il pleut et le vent secoue tout, pas une raison pour ne pas mettre le cap sur Saint-Brieuc où la Citrouille programme William Z Villain et Walter's Choice.

Un concert assis, une fois n'est pas coutume Place Nina Simone.

21:00 pile, Walter's Choice!

Le duo de Vannes, formé par Salomé Le Galloudec et Hugo Legrand ( né en 2011, la petite, désormais grande, Salomé était encore au lycée), qui le mois dernier a remporté le Tremplin de l'Armor à Sons et se produira donc au fameux festival à Bobital en juillet.

Les complices ont sorti un album sept titres en 2018 mais ont étoffé leur répertoire depuis.

Genre?

Pop/folk, passant du soyeux au musclé avec une inflexion marquée sur les harmonies vocales.

Salomé et Hugo manient tous deux l'acoustique avec élégance, à leurs pieds traînent divers ustensiles percussifs: stompbox, foot jingle ou foot tambourine.

En prenant place sur leur siège respectif, ils sont accueillis par un cri enthousiaste d'une fan locale, ils répondent par un beau sourire et amorcent ' Left behind', un folk fébrile rappelant les meilleurs titres d' Angus et Julia Stone ou de The Civil Wars.

Le chant en harmonie ou en cascade séduit, La Citrouille a compris que cette première partie n'est pas à dédaigner.

Ils embrayent sur une seconde plage tout aussi mélodieuse, non reprise sur leur enregistrement de début 2018.

C'est à Cocoon que tu penses, il paraît qu'un nouvel album est prévu en 2019, si tu te demandais si le band existait encore.

Le frais et entraînant 'Older' précède une plage plus sereine, la ballade ' Full of dust' sublimée par la voix caressante de Salomé.

L'amorce de ' Careful' s'avère plus sèche, les voix se répondent, on leur promet d'être prudents!

Une longue intro, digne d'America , amorce ' New Friend' qui te donne envie de tracer un parallèle avec Dan San, dont nous sommes sans nouvelles.

La suivante, punchy, pose la question ...what if I try to change my mind... , elle précède la présentation des musiciens, invisibles, couchés à leurs pieds et les dernières salves: 'Invisibubble' ? / Another parasite' et ' Helicopter' qui doit les ramener dans le Morbihan.

Walter's Choice: un duo plein d'avenir!

22:10' - William Z Villain

Ils sont deux à se ramener, Benjamin Bill du Wisconsin, qui a opté pour la bannière William Z Villain, et un batteur, qu'il présentera comme étant Lucien.

Tandis qu'il ramasse sa National Resonator, blanche, huit cordes, le Errol Flynn lookalike, lance d'un accent patate chaude, ça va , mes amis, ce soir, mon ami Lucien m'accompagne à le batterie!

C'est la première date de ma tournée française qui me conduira aussi en Belgium.

Le Monsieur a deux albums dans son escarcelle, le dernier, 'Stonedigger', est sorti en octobre dernier mais c'est par une nouveauté, ' 5/8' sur le papelard,...oh my God, oh my God I think I'm dead... comme lyrics, qu'il ouvre le bal.

Le chant est peu banal, saccadé et speedé, musicalement, on oublie le critère blues que certains lui ont collé, on est plus proche d'un univers déjanté du style Beck que du shuffle ou du twelve bar, chers à Robert Johnson.

La suivante ' Clave (We had Clavbligations)' est tout aussi insolite, il nous la joue en crooning caoutchouc, son style cabaret cintré et nonchalant évoquant parfois Tom Waits.

' Anybody gonna move' confirme ces rapprochements, ce gaillard est un as pour brouiller les pistes, le chasseur de primes qui espère l'épingler n'est pas encore né.

Lucien, t'as une setlist?

Montre, dis, on est où, ici?

Saint Priou?

Saint- Brieuc, pas facile à prononcer!

On y va , direction, les îles exotiques,' Spike my brain', un uptempo aux senteurs cha cha cha, à écouter en buvant du champagne.

WZV est de l'espèce imprévisible, il nous gratifie d'un numéro de trompette buccale, Dizzy Gillespie n'était pas disponible, puis roucoule comme une vahiné venant de croiser Paul Gauguin, dur, dur, de ne pas éclater de rire, mais ne crois pas qu'il s'agit de bouffonneries, il sait parfaitement ce qu'il fait et le fait à la perfection.

Après une enquête locale sur la raison d'être des dolmens en Bretagne il propose un singalong, 'Uncle Bill goes Hi-Fi', and Saint- Brieuc goes la la la la!

Soyez plus énergiques, nom de D., ou j'arrête le concert!

LA LA LA LA....

Il en fait des tonnes, ça marche!

Une ballade, non identifiée, plus ou moins apaisée mais non sans effets de voix, pour suivre et puis quelques détails à propose de la tenue vestimentaire.

Si je ne porte pas de cravate c'est parce qu' Air France a égaré ma valise, mais pas ma brosse à dents, elle était dans mon sac à dos, Lucien, fais gaffe, tiens le tempo, petit, on attaque 'Homesick', un truc acrobatique.

Dites, les amis, j'ai vu une rivière, elle a un nom?

Comment, Wet?

Non, with G, Gwet.

Presque, Gouët!

Merci, voici 'Stonedigger'.

Tu dis, toi là-bas, t'es Ricain, tu comprends ce que je dis, alors et il entame un discours en patois du Wisconsin, un monologue incompréhensible même pour Jerry Zucker.

Voici l'histoire d'un juge ayant mis des gosses en tôle, ' Paper Trail' et puis un morceau que j'ai composé avant de quitter mes chats pour vous distraire ( ' Simple song'?).

Dis, Lucien, on a commencé à quelle heure, je fatigue.

Quoi, 22:10', merde, on n'a plus de chansons.

Lucien: William, continue à déconner et je rentre chez moi!

Reste, je leur envoie ' Something beautiful' , un tango écrit par Clem Snide.

Barry Manilow qui passait par là a crié au génie.

Nouvel emprunt, la magnifique ballade ' Blue Crystal Fire' de Robbie Basho avant le tumultueux ' Seven breakin' mixant ballade susurrée et jeu de guitare débridé.

On doit se quitter, les amis, voici l'ensorcelant 'Her song.

Bye, bye...I don't wanna sing another one!

Reviens, crie la salle.

Il obtempère, consulte son petit carnet et opte pour 'Horizon' d'Aldous Harding , une perle de sensibilité, avant d'aller signer ses CD's.

William Z Villain, de la race des grands entertainers!