Miguel Angel Sevilla à la Rencontre poétique chez Tiasci - Paalam en mars 2019

Publié le 20 mars 2019 par Onarretetout

Il parle de Ronsard, des poèmes d’amour, et de Victor Hugo. Miguel Angel Sevilla est venu d’Argentine embrasser les pavés que Hugo a foulés. C’est son père qui le lui a conseillé. S’agissait de ne pas crever la dalle. S’agissait de ne pas crever. Il est venu avec son désir de philosophie et la dictature de son pays natal l’a poussé à l’exil. Mais il a gardé le tango et la voix de poètes comme celle de Juan Gelman. Et le souvenir d’un enfant endormi dans la rue : « Mets-le debout, enlève ton chapeau / Avec grâce devant lui, / Avec respect ».

Miguel Angel Sevilla dit être né poète et rend hommage, de poème en poème, à tous ceux, à toutes celles qu’il n’oublie pas : un oncle qui s’est jeté dans un puits, « un puits de Séville qui est au milieu d’une place », une petite fille qui vendait des fleurs rue Mouffetard, Malek Oussekine, une jeune femme qui dansait le tango, et même « l’arbre (qui) vole / Dans l’oiseau qui le quitte ».

C’est un homme de théâtre et sa présence s’impose devant nous avec une telle modestie qu’on a l’impression que c’est la poésie qui a pris la voie de sa bouche et qu’il s’est laissé habiter par elle, qu’il s’est voué à elle. Il écrit : « La voix me monte à la bouche baiser / Dans lequel je péris par le fait de dire ».

La poésie, la rue, l’exil, c’est la même chose pour lui, « le terrain de tous et de personne ».