Thomas Schütte, à la Monnaie de Paris

Publié le 25 mars 2019 par Onarretetout

« L’art on ne le fait pas, l’art arrive », dit Thomas Schütte. Cette phrase semble venir en écho à celles de Robert Walser : « Je ne m’inquiète pas, je finirai bien par prendre forme un jour ou l’autre, mais si ce doit être ma forme définitive, je voudrais que ce soit le plus tard possible. Et je préférerais que cela se fasse tout seul, sans préméditation de ma part » (Les enfants Tanner - traduction Jean Launay). L’intérêt manifesté par le sculpteur envers l’écrivain se matérialise dans ces figures de La femme de Walser (Walser’s wife) dont on voit plusieurs représentations dans l’exposition, Robert Walser n'ayant cependant jamais été marié. C’est certainement une quête de la beauté et je regrette, après être sorti de l’exposition, d’avoir prêté trop peu d’attention aux aquarelles accrochées aux murs de cette salle.

 

Cette tête plusieurs fois sculptée semble une forme de réponse à tout le travail autour de la figure féminine, celle qui n'a pas de tête, celle dont le corps est chiffonné (et qu'il est difficile de photographier sans être pris dans les reflets de l'aluminium, c'est pourquoi je n'en ai photographié que la chevelure et la nuque). Elle semble aussi répondre au souci de la représentation du corps féminin, présenté dans l'exposition en petits formats.