EN VIDEO : Merlot, humaniste déjanté

Publié le 14 juillet 2008 par Journalsudouest

C’est un “looser” - c’est lui qui le chante - qui gagne à être connu. Un trentenaire du 9-4 (Ivry-sur-Seine) en passe de devenir une des coups de force des Francos 2008 à force de séduire les scènes et les publics les uns après les autres. Ce lundi à la Motte Rouge puis à Laleu, il a donné ses cinq et sixièmes concerts de la semaine avant le septième (avec ses camarades du chantier à 12 h 30) et huitième (au théâtre Verdière à 16 heures) demain. Le tout avec une case sommeil réduite à sa portion congrue. “C’est la première fois que je participe à un grand festival comme cela, j’adore, je m’éclate. Ça vit, les gens parlent facilement les uns avec les autres, j’ai fait plein de rencontres depuis quinze jours dont de certains qui sont devenus vrais amis. Et puis cela fait partie des tournées.”


Style inclassable.
Son nom ? Merlot (c’est le vrai, pas un pseudo). Son prénom ? Emmanuel (il préfère Manu). Un phénomène qui a claqué la porte du reggae après une belle aventure de 6 ans avec le groupe “Baobab” (”j’en avais marre”) pour apporter de la fraîcheur à la chanson française dans un style que l’on va qualifier… d’inclassable. “Quand on a créé Merlot avec Cédryck (Santens), le guitariste, on ne savait pas trop ce qu’on allait faire. L’album, on l’a réalisé avec des amis, totalement amateurs, on a enregistré chez moi et chez eux. Moi, je n’ai aucune culture musicale. Je suis comme un enfant qui découvre plein de choses. Je ne connaissais pas la soul il y a un et demi, j’apprends la folk, qui est le truc à la mode, je prends des influences dans le hip-hop.” Et il mixe le tout pour des morceaux rythmés et déchirant, Loin d’être aussi ingénu qu’il aime laisser penser. Sa prestation dans l’hommage à Nino Ferrer vendredi prouve la justesse du chanteur. “Mais ce qui m’intéresse, dit-il, c’est l’écriture. Je raconte ma vie, celle des potes, ce que j’observe autour de moi. Je ne sais pas tricher, je suis vrai. Lorsque j’ai écrit mon album (”Chansons d’Amour et de haine”), j’étais dans une période de ma vie déglinguée, j’étais un peu pommé, il était arrivé des choses graves à mes amis. En même temps, c’est à ce moment-là que j’ai connu des fous-rires, des joies inoubliables, des instants très forts sur le plan humain. Je me suis inspiré de tout ça.” Avec une note d’humour, bien sûr. “Les gens se disent en nous voyant: qui sont ces débiles ? C’est cool, c’est ce qu’on veut montrer même si l’on ne l’est pas. Pour moi, la musique, ça ne respecte pas. Il faut jouer avec.”


Merlot aux Francos
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Et avec le public, aussi, partie prenante de la méthode Merlot. “Les gens ne sont pas là pour assister à un clip. Avec les deux musiciens, nous nous appuyons sur un cadre réglé, très travaillé. Mais après, sur scène, ils ne savent jamais ce que je vais faire. Je ne dis pas qu’une blague ne peut pas revenir d’un concert à l’autre, mais j’aurais horreur de faire toujours la même chose.” Preuve, ce midi à La Motte Rouge, fatigue aidant, il a oublié de chanter le premier refrain de “Looser”. On ne s’en était même pas rendu compte.


N.L.G
A venir: extraits vidéos du concert de Merlot à la Motte Rouge, ce lundi midi