Arthur - 09.07.08

Publié le 14 juillet 2008 par Funsoph

Pas encore au point

Pascale Lévesque

09-07-2008 | 09h01

Arthur, en vrai... Français. Pour le Québécois, ça n'est pas encore au point. Mais bien qu'on puisse reprocher à Arthur d'avoir présenté lundi un spectacle souffrant d'un problème d'adaptation, il a su se faire convaincant au point de faire lever la foule au final. Deux fois plutôt qu'une.

Habitué à des salles de 2000 personnes et plus, l'animateur français reconverti en comique foulait lundi les planches de la très intime Maison Théâtre. Presque sur la pointe des pieds, en se déhanchant au son de la musique, Arthur a fait une entrée sur scène qui contrastait grandement avec le dessin animé d'inspiration manga assez violent qu'il nous a servi en début de programme.

La salle avait beau être petite, le défi était de taille pour lui de faire ce retour à la base devant un public qui ignore tout de lui. Charmeur, Arthur a gagné un à un les spectateurs, qui, eux, l'ont applaudi debout.

Hommes et femmes

Une belle fin pour un spectacle dont le contenu et la thématique, au Québec du moins, ont été éculés cent fois au moins par les humoristes.

En s'attaquant à l'analyse des rapports homme-femme en passant par le couple dans son quotidien, Arthur ne dit rien que le public d'ici n'a déjà entendu. Sans oublier cette «vidéo surveillance» de son épouse, Estelle Lefébure, très connue en France, mais si peu ici que ce tour de force de multimédia n'a pas eu l'effet escompté.

Tout ça pour dire que l'adaptation en humour n'est pas qu'une question de vocabulaire, comme de changer «videur» pour «portier», mais en est aussi une de traitement de sujets.

Moqueur

Car cela dit, on a énormément de plaisir à entendre Arthur nous parler de ses parents juifs marocains, qui ont surtout l'air moqueurs, qu'il a emmenés en voyage à New York. Tout comme ce passage sur son fils. Sans doute parce que la thématique des différences culturelles est de plus en plus à la mode au Québec.

Le témoignage d'appréciation du public en fin de spectacle confirme qu'Arthur profiterait grandement d'un travail d'adaptation plus poussé s'il veut mettre les Québécois dans sa poche. Si les spectateurs l'aiment comme ils l'ont vu lundi soir, le pas vers la ferveur de fans fidèles se fera facilement.

Parce que bien franchement, même si on peut être tenté de le qualifier de racoleur à certains moments, c'est principalement lorsqu'il fait le taquin avec la foule qu'il gagne le plus de rires. Surtout avec cette pauvre «Malibu» (une fille au premier rang qui portait un t-shirt avec cette inscription), qu'il n'a pas lâchée du début à la fin. Revanche un brin macho envers cette spectatrice qui a failli faire flopper son gag d'ouverture en ne sachant pas nommer trois devises étrangères.