Interview de San TRP / 93MC

Publié le 26 avril 2019 par Paristonkar @ParisTonkar

SAN commence le graffiti en 1984, tout seul, dans sa banlieue bien loin du centre de Paris. Une usine abandonnée à Domont dans le Val d’Oise devient son terrain de jeu où il commence par poser CRAZY MICK (son premier blaze) puis, au bout d’une année, il change de blaze avec SAN, même s’il utilise aussi ODACE, DEMON2 ou encore RISK2. Durant cette période, il peint surtout chez lui et dans la ville voisine puis un jour il décide de se rendre à Paris.

Il réalise sa première peinture (lettrage avec un personnage) dans un endroit visible sur la place de la gare de sa ville, plus précisément sur un mur de parking face à un café. À un moment, le propriétaire sort de son établissement pour voir ce qui se passe, SAN a juste le temps de s’esquiver. Il revient plus tard pour terminer son graffe…

« J’étais tout seul les premiers mois, ensuite j’ai fait la connaissance des autres à Stalingrad… »

« J’ai peint pendant deux ou trois mois presque tous les jours avec BANDO, dont une fois avec JONONE. »

« En 1986, j’ai fait des graffes à Athènes puis, en 1987, à Londres, en 1992 à Amsterdam et à Francfort en 1993. »

Les TRP, son premier crew se retrouve régulièrement à Stalingrad avant d’aller peindre : ce lieu est central pour ses membres qui habitent dans des quartiers différents. Durant cette période, ils sont très visibles et partout présents car ils sont éparpillés à Paris et en banlieue, n’hésitant pas à faire des virées en solo la plupart du temps.

« J’ai tout fait pour avoir mes propres styles tout en m’inspirant de Subway art mais aussi de peintres français. J’étais un des premiers à faire de grands graffes en pleine rue, le jour ou la nuit sans autorisation, et aussi sur les voies ferrées (RATP et SNCF). J’ai beaucoup tagué dans les rues, les trains et les métros. Et j’ai peint, à ma connaissance, dans tous les terrains de Paris et de proche banlieue entre 1984 et 1990. »

« Dès que j’arrivais à avoir des bombes et des marqueurs, je passais tout mon temps de libre à peindre et je me suis arrangé pour que ça devienne un temps complet. »

En 1990, SAN arrête de peindre pendant deux ans et ce n’est qu’en 1992, en revoyant GAWKI des FBI, qu’il s’y remet. Celui-ci le fait entrer dans les DLP (Dream Land Painters) et LOC (Lords Of Chaos). En 1993, il participe à un JAM organisé à Francfort avec les DLP. Durant la même période, il commence à peindre avec les futurs HG… De 1984 à aujourd’hui, SAN n’a jamais cessé de peindre à la bombe, à l’exception de ces deux années. En ce sens, il est certainement l’un des plus anciens writers français encore actif avec un style qui s’est renouvelé et toujours aussi élégant.