Brocante chez Valls (saisie de livres "dangereux")

Publié le 14 juillet 2008 par Rebus

 Actu envahie par le défilé (évoqué par mes soins ici), le Tour de France et autres. En clair, une France assoupie, en week end prolongée ou en vacances, pendant que le travail de sape continue.

 Du coup, je ne savais pas trop quoi écrire aujourd'hui, mais en allant sur le forum Sarkostique, ai fait une découverte, vous la livre texto.

 En France, la liberté de culte est protégée par la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905 : « la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes ». Cette liberté fondamentale est également garantie par la Constitution de 1958 : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ». Pour autant, il ne faut pas croire qu'il n'y a pas, comme en Algérie, des atteintes graves à cette liberté fondamentale inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen de 1789.


En effet, lors de la "Méga Brocante" organisée dimanche dernier à Evry, des officiers de la Police Municipale sont intervenus sur le stand d'un libraire pour lui ordonner de retirer de la vente tous ses livres ayant trait à la culture musulmane. Parmi ces livres figuraient des biographies de Mahomet, des recueils musulmans, un traité de philosophie d'Averroès, des auteurs comme Khalil Gibran, Yasmina Khadra, Aïcha al Wafi, Malek Chebel, des livres sur l'architecture musulmane, sur la cuisine au Maghreb, ainsi que des exemplaires du Coran.Pour l'instant, seul le site internet du Mouvement des Indigènes de la République a diffusé ce témoignage. Aucun média français, ni journal de presse écrite, ni télévision, ni radio n'a évoqué cette affaire. Mais espérons que le maire d'Evry, Manuel Valls, prenne rapidement connaissance de cette affaire car il est anormal que des officiers de police agissant sous ses ordres se comportent en totale contradiction avec les lois de la république.


Certes, cette affaire n'est pas aussi grave que les procès intentés en Algérie contre des chrétiens, mais elle constitue tout de même une atteinte grave à la liberté religieuse en France, qui doit être durement sanctionnée.

source :nouvel obs du 30 mai 2008.


 Alors, ce n'est pas une info de première fraîcheur, c'est évident, mais , à la lumière de la dernière affaire dite de "la burqa", on peut se poser des questions.


Serait on dans un pays à liberté d'expression variable ? La laicité qui, théoriquement, protège toutes les religions, est elle aussi à géométrie variable, adaptée selon les humeurs des édylles ou de leurs émissaires déguisés en policiers.


Que les pandores municipaux aient pu confondre Avérroès avec un dangereux terroriste appelant au djihad, je mettrais ça sur le compte d'un zèle trop prononcé ou d'un manque de culture. Saisir des exemplaires du Coran (et pourtant, je déteste le religieux sous toutes formes), j'aimerais qu'on m'explique...


Le Coran est interdit maintenant ? Pour rappel, on peut trouver Mein Kampf dans des librairies brunes ou des foires organisées par des individus prônant la suprématie des blonds aux yeux bleux, bien qu'ils arborent souvent eux mêmes de splendides calvities ou portent le cheveu ras. Mein Kampf, lui, est d'ailleurs interdit.


De même, nos néo gardes champêtres ont-ils confondu des livres de cuisine du Maghreb avec "Fabriquer une bombe pour les Nuls" ?


Une affaire qui s'est déroulée chez Manuel Valls, le socialiste (désolé, ai manqué de m'étouffer) préféré du Figaro.


Une démocratie qui saisit des livres n'est jamais le signe d'un régime en bonne santé. Relisez Orwell ou Braddburry à ce sujet... décidément, le climat en Sarkozie est de plus en plus irrespirable.


La "France moisie" de Sollers peut être ?