Donald Trump met fin au shutdown

Publié le 28 janvier 2019 par Arnaudgicquello

Le président des Etats-Unis a accepté le 25 janvier un financement temporaire des services publics fédéraux concernés par le shutdown. Il n’obtient rien pour le mur qu’il veut construire.

Il ne faut pas se fier aux apparences. Si Donald Trump s’est dit « très fier » le 25 janvier d’être parvenu à « un accord pour mettre fin au shutdown », ce revirement n’en reste pas moins pour lui un affront. Le texte garantit le financement temporaire de l’administration jusqu’au 15 février. Il met ainsi fin à la fermeture d’un quart des agences du gouvernement fédéral faute de compromis budgétaire.

Le président républicain a fini par céder dans le bras de fer qui l’opposait aux démocrates du Congrès. En réalité, Donald Trump accepte à l’identique ce qu’il avait refusé au début du shutdown le 21 décembre 2018 : un budget dénué du moindre dollar pour le mur qu’il souhaite ériger à la frontière avec le Mexique.

Le locataire de la Maison-Blanche souhaitait initialement que 5,7 milliards de dollars soient alloués à la construction de l’édifice censé endiguer l’immigration clandestine en provenance d’Amérique centrale. Le projet est une de ses promesses emblématiques de campagne. Mais emmenés par la speaker (« présidente ») de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, les démocrates n’ont fait aucune concession.

Menace d’un nouveau shutdown

Pour autant, Donald Trump n’a pas rendu les armes. Il brandit la menace d’une nouvelle paralysie budgétaire à partir du 15 février en cas d’échec des négociations avec les démocrates sur un accord de longue durée. Lors d’un échange avec des journalistes à la Maison-Blanche, il a même annoncé qu’il se réservait le droit de déclarer une situation d’« urgence nationale » permettant de contourner le Congrès.

Ce shutdown d’une durée de 35 jours est le plus long de l’histoire des Etats-Unis. Il dépasse les 21 jours de fermeture partielle des services de l’Etat en 1995 et 1996 sous l’ère Clinton. Pendant plus d’un mois, 800.000 fonctionnaires fédéraux sont restés dans l’incertitude. Contraints pour la plupart au chômage forcé, ils recevront néanmoins leurs salaires gelés pendant la période. Ce n’est pas le cas de milliers de sous-traitants des établissements publics.

Coût économique

En outre, le shutdown a pesé sur l’économie et la croissance. S’il n’a touché directement que 0,5 % des travailleurs américains, une enquête de l’université du Michigan a établi qu’il a affecté le moral de plus de la moitié des consommateurs. Enfin, les services du budget du Congrès (CBO) ont évalué sa facture à 11 milliards d’euros pour l’économie des Etats-Unis. Même si une partie sera « récupérée in fine » selon le CBO, le montant est deux fois plus élevé que la somme demandée par Donald Trump pour bâtir son « mur ».

Arnaud Gicquello