OBÉSITÉ : Le gène qui régule le centre de l'appétit du cerveau

Publié le 05 juin 2019 par Santelog @santelog



Maintenir un poids santé n'est pas évident pour de nombreuses personnes et une meilleure compréhension de la manière dont l'organisme contrôle l'appétit pourrait aider à faire pencher la balance du bon côté. Cette équipe du Baylor College of Medicine et de l'Université de Cambridge rapporte justement dans la revue Nature Communications comment le gène SRC-1 affecte le contrôle du poids corporel en régulant la fonction des neurones dans l'hypothalamus, le centre de l'appétit du cerveau.

L’équipe montre que les souris dépourvues du gène SRC-1 mangent en plus grande quantité et deviennent obèses. Cela semble également être le cas chez l’Homme, chez qui SRC-1 apparait impliqué dans la régulation du poids. Enfin, les chercheurs identifient chez les enfants gravement obèses 15 variants génétiques SRC-1 rares qui perturbent sa fonction de régulation. Des souris génétiquement modifiées pour exprimer l'une de ces variantes mangent également davantage et prennent du poids.

La protéine SRC-1, co-activatrice des récepteurs stéroïdiens-1 était déjà connue pour participer à la régulation du poids corporel, mais son rôle restait mal compris. L’auteur principal, le Dr Yong Xu, professeur agrégé de pédiatrie et de biologie moléculaire et cellulaire, et chercheur au Centre de recherche sur la nutrition des enfants du Baylor College of Medicine et du Texas Children's Hospital, a décrypté le rôle de SRC-1 dans l'hypothalamus, la zone du cerveau qui régule l'appétit. Son équipe a découvert que :

  • SRC-1 est fortement exprimé dans l'hypothalamus de souris, en particulier dans les neurones qui expriment le gène Pomc. Les neurones à pomc sont déjà documentés pour réguler l'appétit et le poids corporel ;
  • SRC-1 est impliqué dans la régulation de l'expression du gène Pomc dans ces cellules. Lorsque les chercheurs suppriment le gène SRC-1 dans les neurones à Pomc, les cellules expriment moins de Pomc et les souris mangent davantage et deviennent obèses ;
  • SRC-1 joue un rôle similaire dans la régulation du poids corporel humain : des enfants gravement obèses s’avèrent porteurs de variants génétiques rares du gène SRC-1 ;
  • ces variants de SRC-1 chez les enfants obèses produisent des protéines dysfonctionnelles qui perturbent le fonctionnement normal de SRC-1 ;
  • des souris modifiées génétiquement pour exprimer l'un des variants génétiques humains SRC-1 trouvés chez les enfants obèses mangent davantage et prennent du poids.

SRC-1 joue un rôle majeur dans l'hypothalamus dans le contrôle du poids corporel : les preuves apportées par ces travaux établissent un lien entre les études fondamentales et génétiques déjà menées sur les animaux et les données génétiques humaines, en démontrant que SRC-1 est un régulateur clé du poids corporel.

Quelles implications ? On peut penser au développement de thérapies géniques ciblant ces variants de SRC-1 ainsi qu’à l’intérêt de ces variants comme marqueurs d’un risque élevé d’obésité sévère.

Source: Nature Communications 12 April 2019 Steroid receptor coactivator-1 modulates the function of Pomc neurons and energy homeostasis

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Équipe de rédaction Santélog Juin 5, 2019Rédaction Santé log