Expositions William Guilmain & Laurent Bobby | Art Visuel d’Uzès

Publié le 07 juin 2019 par Philippe Cadu

Du 13 juin au 19 juin 2019 - Vernissage le jeudi 13 juin 18h-30

www.lesazimutesduzes.com

Cosmos William Guilmain

Il me faut prendre la clef des champs. Il me faut m'enfuir à travers les blés, l'orge, le colza et le maïs. Suivre la lumière et la direction que m'indiquent les nuages. Il me faut sentir la brise du vent sur ma peau. Il me faut marcher, courir, sauter, respirer. Entrer en osmose avec les éléments. Retrouver mon humanité cachée sous les feuilles. Réécrire mon ciel. Suivre les chemins invisibles qu'empruntent les oiseaux. Vivre à tire d'aile. Retrouver le cosmos.

" Cette occurrence fragile et vraie, improbable mais réelle qu'est toute existence mérite que nous soyons subjugués et que de ce sentiment d'étonnement radical naisse l'expérience du sublime. " " (Cosmos, Michel Onfray).

Le Rayonnement d'Eros Laurent Bobby

Dans les photographies de Laurent Bobby, Eros prend plus un tour de vis que de vice. Certes le désir demeure présent, mais en morceaux. Sous des voiles ou dans des effondrements silencieux de pans de jour ou de textiles. La sérénité du plaisir n'est plus ce qu'elle est généralement. Exit les phosphorescences voluptueuses que les personnages pourraient espérer. Ils restent eux-mêmes qu'à l'état de fantômes. De l'Eros, l'artiste semble retenir le rêve espéré mais et au sein même de ce dernier la fêlure, le doute rôde. L'espace du caché ne suscite pas contagion mimétique propre à créer du fantasme. Celui-ci est brisé. Quelque chose contraint la pensée libidinale et lubrique à plier sous des corps (en portion congrues ou incongrues) qui embrassent de leur complexité tout l'espace.

Nous voici dans le moins du couple plutôt que dans son intégralité. Et ce, même si par le titre de la série l'artiste appelle à une féérie. Elle demeure pour le moins glacée en un humour au second degré. Des lors, féroces partisans du corps dans tous ses états s'abstenir. Ne demeure du plaisir au mieux un suspens, écho visuel de l'étrange fascination précaire que constitue toute forme d'amour idéalisé. Globalement, ici, tout bascule dans l'effacement et l'épuisement.

Texte NiepceBook n°8 / Editions Corridor Eléphant

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