Du ciel ne tombe que de l’eau

Publié le 21 juin 2019 par Nicolas Esse @nicolasesse

À Dehli,
Les oiseaux tombent du ciel.

Comme des pierres.
Leurs ailes comme du plomb.
Leurs corps épuisés.
Leurs corps fondus,
Ils traversent l’air chauffé à blanc,
À presque 50 degrés centigrades.
Des jours et des jours,
Et à peine moins les nuits.

L’air lourd les engourdit,
L’air gourd les emprisonne,
L’air pèse au moins une tonne.
45 degrés à l’ombre,
L’ombre perdue de tous les arbres abattus,
Pour faire pousser les murs de la ville.

L’Inde, c’est tellement loin,
Tellement ailleurs,
Un autre monde.
Alors qu’ici,
Du ciel ne tombe que de l’eau.
Combien de temps encore
Avant que tombent les oiseaux ?