Aucun homme ne passera indifférent devant un tas de bois…
ça laisse d’abord un peu pantois, ou bien :
Une surface aquatique révèle l’esprit qui est dans l’air.
où l’on devine déjà une autre charge. Le sujet peut être le futur proche soudain personnifié ou un infinitif sarcler qui renvoie le lecteur à la terre et au jardin. Il y a le temps et les graines, ce qui passe et ce qui pousse
Beaucoup de journées comme celle-là.
D’automne. …
Ou bien
Un de ces après-midis qui s’étendent
longs fraternellement longs devant nous,
de cette longueur qui touche l’infini…
Et aussi
En quelques jours les herbes ont pris le dessus…
Et puis au cœur de ces observations et de ces réflexions, entre ce qui se noue dehors et ce qui se joue dedans, ce qui fait le lien entre regard et pensée : l’écriture, omniprésente. Délicate, déliée, ramifiée dans les limbes de la nature et dans les clairières du cerveau.
…les mots viennent de loin
sans vraiment obéir à la surface des lèvres.
Ils ont parcouru les zones les plus oubliées du corps résonnent depuis sa profondeur.
Jacques Morin
Jean-Luc Steinmetz, 28 Ares de vivre, encres de Pierre Zanzucchi, Le Castor Astral, 2019, 152 p., 13 €