[Critique] Yesterday

Par Wolvy128 @Wolvy128

Jack Malik (Himesh Patel) est un auteur-compositeur interprète en galère, dont les rêves sont en train de sombrer dans la mer qui borde le petit village où il habite en Angleterre, en dépit des encouragements d’Ellie (Lily James), sa meilleure amie d’enfance qui n’a jamais cessé de croire en lui. Après un accident avec un bus pendant une étrange panne d’électricité, Jack se réveille dans un monde où il découvre que les Beatles n’ont jamais existé… ce qui va le mettre face à un sérieux cas de conscience.

Les films musicaux ont décidément le vent en poupe. Après Bohemian Rhapsody, consacré à Freddie Mercury (Queen), et Rocketman, centré sur Elton John, c’est au tour des Beatles d’avoir droit à leur long-métrage. Cependant, pas question ici de proposer un biopic sur la vie des stars anglaises. Yesterday est une comédie romantique mettant à l’honneur les tubes du célèbre groupe à travers l’aventure extraordinaire de Jack Malik, un jeune chanteur en mal de succès qui va s’approprier les morceaux du quatuor. Au-delà du pitch, original et alléchant, le film vaut surtout pour la rencontre artistique entre deux grands noms du cinéma anglais : Richard Curtis (Coup de foudre à Notting Hill, Love Actually, Il était temps…) au scénario et Danny Boyle (Trainspotting, La Plage, Sunshine, 127 Heures, Trance, Steve Jobs…) à la réalisation. Sans forcément faire des étincelles, le duo délivre une comédie romantique de très belle facture, soutenue par une écriture, forcément classique, mais efficace, et une mise scène plutôt sage mais empreinte d’une maîtrise indéniable. Si la simplicité de l’histoire n’autorise pas le cinéaste à se lâcher complètement, il nous gratifie en effet de superbes cadres.

Incontestablement porté/rythmé par les nombreuses mélodies des Beatles, le long-métrage propose également une tendre romance entre le héros et sa meilleure amie (qui est aussi sa principale fan). Là encore, sans nécessairement révolutionner le genre, la faute notamment à une trame narrative extrêmement prévisible, le récit s’avère plutôt agréable à suivre. Il faut dire que les deux acteurs dégagent un capital sympathie immédiat, en particulier Lily James qui parvient à rendre attachant un personnage qui n’a pourtant pas grand-chose à offrir sur le papier. On pourra bien sûr regretter quelques faiblesses telles que le côté expéditif du final, le ventre mou du second acte, la caricature de l’industrie musicale ou encore les passages obligés qu’emprunte le scénario, mais il n’empêche que le film se regarde avec un plaisir sincère. En plus d’initier les plus jeunes à la musique d’un groupe qui est encore considéré aujourd’hui par beaucoup comme le plus grand du monde, il devrait aussi ravir les fans de la première heure du quatuor et séduire les adeptes de comédie romantique.

A travers un scénario, certes classique, mais porté par une idée originale, Yesterday dissimule donc une comédie romantique attachante qui résonne comme une véritable déclaration d’amour aux Beatles. Si la rencontre entre deux des plus grands talents anglais – Danny Boyle et Richard Curtis – n’aboutit pas sur le grand film qu’on aurait pu espérer, le résultat est néanmoins de très belle tenue.