Pat Kalla et le super Mojo - Esplanade du Casino- Saint-Quay-Portrieux, le 17 juillet 2019

Publié le 19 juillet 2019 par Concerts-Review

Le 17 juillet, un premier mercredi musical sur l'esplanade du Casino de Saint-Quay-Portrieux.

Place aux artistes a convié le groupe lyonnais Pat Kalla et le super Mojo pour ouvrir la saison estivale en terre quinocéenne.

Si le public n'a pas répondu en masse, tous ceux qui ont fait le déplacement sont rentrés au bercail, ou dans leur location de vacances, le sourire aux lèvres après avoir dansé comme Beyoncé ou James Brown, (en oubliant, pour une fois, l'andro ou la gavotte), sur l'afrodisco proposé par Pat Kalla et ses complices.

Pat, Patrice, en hommage à Lumumba, a du sang franco-camerounais dans les veines, arbore un éternel sourire, est coiffé d'un chapeau presque aussi beau que celui de Charlie Winston, ses raybans, son futal et veston cintré, ont rendu jaloux les simili playboys du coin. Le gaillard a derrière lui un passé musical déjà fourni ( e a la Légende d'Eboa King, le Mento Cloub ou Voilaaa Sound System) et tourne désormais avec le Super Mojo.

La carte de visite du nouveau combo mentionne un EP et l'album ' Jongler', une suite est prévue dans un futur pas trop éloigné.

Il revient d'un festival au UK, où la presse l'encense: " Backed by the "Super Mojo Disco", a hyperactive band from Lyon with deep groove and positive energy, Pat Kalla offers us an anti-crisis project, where swaying and feel-good humor is mandatory!"

Ce soir, ils sont six: un gars doué aux keys qui ne ressemblait pas à Rémi Mercier, on avance Pierre Vadon, Julian Jan à la guitare , Jim Warluzelle : basse( Stereo Ties...), Nicolas Delaunay : batterie ( Noah Lagoutte, Naï-Jah, Conte and Soul...) , Mathieu Manch : percussions ( Proyecto Don Salluste...) plus le Pat de Radio Nova, les cuivres sont restés sur les bords du Rhône.

En piste, mesdames et messieurs, voici ' Balader' un premier titre invitant aux déhanchements onduleux, il le dit ...on a toute la nuit pour danser... elle ne fait que commencer, la nuit, il est 21:15.

Place au second groove Rhône-Alpes/Cameroun irrésistible, chaud, chaud et pimenté , la 'Canette' .

La guitare amorce le sulfureux 'Madiba' , le surnom de Nelson Mandela, quelques heures après le décès de Johnny Clegg, ça fait du bien d'écouter cet Afro Beat digne de Manu Dibango.

Saint-Quay ne tient plus en place et gigote en mesure, le ton monte encore d'un cran avec 'Ancien Combattant', un tube interplanétaire pour Zao en 1984, le morceau est de la plume d'Idrissa Soumaoro qui l'avait intitulé 'Petit n'imprudent'.

Le groove purulent et le propos anti-militariste frappent les imaginations et délient les articulations.

Celle-ci est pour tous ceux qui cherchent du travail, nous on chante l'Amour, d'ailleurs chacun est prié de faire un câlin à son voisin, smack, smack, smack...voici 'Laissez-moi danser'.

Un truc qui te rappelle musicalement Alpha Blondy, ou la version belge de 2 Belgen, 'Opération coup de poing' .

Après un nouveau makossa track militant 'Le peuple', que ton esprit associe à l'afro pop ou au high life d'Osibisa, aujourd'hui oublié, et une harangue destinée au frère du père Fouras, vient le titre dédié à toutes les femmes, 'Lady Angola' que le griot de Lyon vient chanter parmi nous, en faisant l'aubade à une jolie black lady...chocolat est ta peau... lui chuchote-t-il, avant d'aller draguer une blonde délurée.

Oui, toi, peux-tu embrasser le soleil jaune couchant qui déambule, face à nous?

Euh, je ne connais pas cette brave dame, et celle à qui j'ai dit oui, au siècle dernier, est du genre ombrageux.

Après s'être gentiment foutu d'un cousin de George Clooney, en villégiature en Côtes-d'Armor, le plaisantin propose un slow tropical made in Douala, suivi par 'Pygmée', dédicacé aux peuples de la forêt.

Pour l'occasion, les claviers adoptent des sonorités balafon.

Tu les vois ces forêts dévastées, tu les entends souffrir ces arbres anéantis, tu la devines l'incompréhension du petit homme, petit mais puissant, la nature, ils la déforment pour le profit, le Pygmée , lui, pleure.

Il y a Marie, la Vierge et puis il y a ' Chaud Maria', une gazelle funky qui t'a fait songer à certains titres de Claude Nougaro, tu y ajoutes un sacré solo, Carlos Santana touch, et tu as un morceau ensorcelant.

En Afrique quand ça ne va pas fort, on dit 'Ça va aller ' , bonne humeur garantie malgré un texte subversif.

Tu dis, Jocelyne, Johnny Clegg, oui, on sait, mais tu as raison, allez, faut bouger, voici ' African Disco' qu'il vient chantonner face à un marin échoué. Au pied du podium, une louloute de dix-sept mois, à tout casser, se trémousse comme une go go girl de 78 centimètres, du coup, tout Saint-Quay se met au baby disco, imité par des musiciens amusés.

La tirade met fin à un show généreux, donné par un groupe talentueux et accessible.


Un bis s'impose avant de se quitter, ce sera une rumba endiablée destinée à tous les algébristes africains, ' Jongler' (mathématiques).


Un petit dernier aux Cochons Flingueurs et retour au domicile conjugal, un bête sourire au coin des lèvres.

Elle est pas belle, la vie?