Tryphon le cachalot du Saint-Laurent

Publié le 28 juillet 2019 par Johanne Labbé @JRozonLabbe
Publié le par Johanne Labbé

Cet article de 2009 du Soleil de Québec et mon sejour recent sur le bord du Saguenay à l’Anse Saint-Jean m’ont inspire une toile inattendue: Tryphon le cachalot du Saint-Laurent.
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Johanne Labbé, Tryphon le cachalot du Saint-Lauret, encre et lavis sur papier d’Arches marouflé sur toile de coton. 20 C 20 X 1 1/2 po.
2019.

《Le dimanche 28 juillet 2009
Québec
25°C
11 juillet 2009 Mis à jour à 11h42

Tryphon le cachalot: une amitié de 18 ans

JACQUES SAMSON
Le Soleil
La fin tragique de Tryphon le cachalot, le 23 juin, mettait fin à une amitié qui durait depuis 18 ans entre le grand mammifère marin et ceux qui ont observé sa présence durant pratiquement deux décennies.
Au bout du fil, j’avais récemment Robert Michaud, un biologiste, membre fondateur il y a 25 ans du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) et toujours son directeur scientifique, qui a été témoin de la première présence de Tryphon dans le Saint-Laurent, en mai 1991, aux Bergeronnes.
C’est avec beaucoup d’affection, et j’ajouterais avec beaucoup d’émotion, que ce scientifique parle des efforts qui ont été déployés pour essayer de trouver et de sauver Tryphon. Pour lui, c’était la mobilisation naturelle qu’on déploie pour venir en aide à un mammifère marin en difficulté, mais celle-ci prenait une dimension particulière parce que c’était Tryphon, le premier cachalot recensé dans le Saint-Laurent.
Robert Michaud a été un témoin privilégié de cette première présence du grand cachalot dans le fleuve. En ce matin de printemps 1991, Tryphon s’est montré le bout du nez, ou devrais-je dire de la queue, dans la région des Bergeronnes, prenant tout le monde au dépourvu. Les embarcations du groupe de M. Michaud n’étaient même pas à l’eau et on a dû emprunter d’autres embarcations pour aller l’observer. À ce moment, on a en fait les premières photos.
Après, année après année, sauf à quelques exceptions, Tryphon revenait dans son territoire. Et au fil des ans, il était accompagné de plus en plus de cachalots. À un certain moment, Robert Michaud en a compté une quinzaine qui avaient fait le voyage avec Tryphon. Lors de son observation, ils étaient tous collés les uns aux autres, offrant un spectacle grandiose.
C’est un autre membre fondateur du GREMM qui a donné le nom de Tryphon au grand cachalot. Lors des premières observations, on avait remarqué que son lobe droit avait deux grandes entailles qui  rappelaient la coquille ouverte d’une fleur de tournesol. Alors, en l’honneur du Professeur Tournesol, dont le prénom est Tryphon, on a ainsi baptisé le mammifère.
D’ailleurs, tous les cachalots du Saint-Laurent ont un nom inspiré des personnages de la bande dessinée Tintin, créée par Hergé. Outre Tryphon, il y a aussi Bianca, Rackham et une trentaine d’autres. «Pas encore de Tintin ni de capitaine Haddock», précise Robert Michaud.
Cette façon d’identifier les cachalots par leurs marques naturelles et de leur donner un nom permet de les suivre tout au long des années et de toujours en connaître un peu plus sur leurs coutumes. Au GREMM, basé à Tadoussac, on peut vous raconter l’histoire de chacun d’eux.
Vie sociale
Dans ses recherches avec les membres de son équipe, Robert Michaud a constaté que les cachalots avaient une vie sociale très impressionnante, un peu semblable à celle des grands éléphants.
La confrérie des cachalots semble être basée sur une société matriarcale dans laquelle les femelles, les grands-mères en particulier, ont une influence remarquable sur la famille. Ce sont les grands-mères qui transmettent plein de connaissances à tous les descendants.
Le cachalot n’avait pas été observé dans le Saint-Laurent avant 1991, mais ça ne semble pas signifier pour autant à M. Michaud qu’il n’y était pas avant. Il parle plutôt d’un retour. Pour lui, c’est comme si les cachalots, Tryphon en tête, faisaient un retour dans leurs mers ancestrales.
Ce grand mammifère est maintenant protégé, et sa population semble en croissance.
Voilà, ça conclut les aventures de Tryphon le cachalot, et je pense que ce grand mammifère marin continuera longtemps à hanter notre imaginaire.》

Cet article de 2009 du Soleil de Québec et mon sejour recent sur le bord du Saguenay à l’Anse Saint-Jean m’ont inspire une toile inattendue: Tryphon le cachalot du Saint-Laurent.
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《Le dimanche 28 juillet 2009

Québec
25°C
11 juillet 2009 Mis à jour à 11h42

Tryphon le cachalot: une amitié de 18 ans

JACQUES SAMSON
Le Soleil
La fin tragique de Tryphon le cachalot, le 23 juin, mettait fin à une amitié qui durait depuis 18 ans entre le grand mammifère marin et ceux qui ont observé sa présence durant pratiquement deux décennies.
Au bout du fil, j’avais récemment Robert Michaud, un biologiste, membre fondateur il y a 25 ans du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) et toujours son directeur scientifique, qui a été témoin de la première présence de Tryphon dans le Saint-Laurent, en mai 1991, aux Bergeronnes.
C’est avec beaucoup d’affection, et j’ajouterais avec beaucoup d’émotion, que ce scientifique parle des efforts qui ont été déployés pour essayer de trouver et de sauver Tryphon. Pour lui, c’était la mobilisation naturelle qu’on déploie pour venir en aide à un mammifère marin en difficulté, mais celle-ci prenait une dimension particulière parce que c’était Tryphon, le premier cachalot recensé dans le Saint-Laurent.
Robert Michaud a été un témoin privilégié de cette première présence du grand cachalot dans le fleuve. En ce matin de printemps 1991, Tryphon s’est montré le bout du nez, ou devrais-je dire de la queue, dans la région des Bergeronnes, prenant tout le monde au dépourvu. Les embarcations du groupe de M. Michaud n’étaient même pas à l’eau et on a dû emprunter d’autres embarcations pour aller l’observer. À ce moment, on a en fait les premières photos.
Après, année après année, sauf à quelques exceptions, Tryphon revenait dans son territoire. Et au fil des ans, il était accompagné de plus en plus de cachalots. À un certain moment, Robert Michaud en a compté une quinzaine qui avaient fait le voyage avec Tryphon. Lors de son observation, ils étaient tous collés les uns aux autres, offrant un spectacle grandiose.
C’est un autre membre fondateur du GREMM qui a donné le nom de Tryphon au grand cachalot. Lors des premières observations, on avait remarqué que son lobe droit avait deux grandes entailles qui rappelaient la coquille ouverte d’une fleur de tournesol. Alors, en l’honneur du Professeur Tournesol, dont le prénom est Tryphon, on a ainsi baptisé le mammifère.
D’ailleurs, tous les cachalots du Saint-Laurent ont un nom inspiré des personnages de la bande dessinée Tintin, créée par Hergé. Outre Tryphon, il y a aussi Bianca, Rackham et une trentaine d’autres. «Pas encore de Tintin ni de capitaine Haddock», précise Robert Michaud.
Cette façon d’identifier les cachalots par leurs marques naturelles et de leur donner un nom permet de les suivre tout au long des années et de toujours en connaître un peu plus sur leurs coutumes. Au GREMM, basé à Tadoussac, on peut vous raconter l’histoire de chacun d’eux.
Vie sociale
Dans ses recherches avec les membres de son équipe, Robert Michaud a constaté que les cachalots avaient une vie sociale très impressionnante, un peu semblable à celle des grands éléphants.
La confrérie des cachalots semble être basée sur une société matriarcale dans laquelle les femelles, les grands-mères en particulier, ont une influence remarquable sur la famille. Ce sont les grands-mères qui transmettent plein de connaissances à tous les descendants.
Le cachalot n’avait pas été observé dans le Saint-Laurent avant 1991, mais ça ne semble pas signifier pour autant à M. Michaud qu’il n’y était pas avant. Il parle plutôt d’un retour. Pour lui, c’est comme si les cachalots, Tryphon en tête, faisaient un retour dans leurs mers ancestrales.
Ce grand mammifère est maintenant protégé, et sa population semble en croissance.
Voilà, ça conclut les aventures de Tryphon le cachalot, et je pense que ce grand mammifère marin continuera longtemps à hanter notre imaginaire.》

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Cet article de 2009 du Soleil de Québec et mon sejour recent sur le bord du Saguenay à l’Anse Saint-Jean m’ont inspire une toile inattendue: Tryphon le cachalot du Saint-Laurent.
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《Le dimanche 28 juillet 2009

Québec
25°C
11 juillet 2009 Mis à jour à 11h42

Tryphon le cachalot: une amitié de 18 ans

JACQUES SAMSON
Le Soleil
La fin tragique de Tryphon le cachalot, le 23 juin, mettait fin à une amitié qui durait depuis 18 ans entre le grand mammifère marin et ceux qui ont observé sa présence durant pratiquement deux décennies.
Au bout du fil, j’avais récemment Robert Michaud, un biologiste, membre fondateur il y a 25 ans du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) et toujours son directeur scientifique, qui a été témoin de la première présence de Tryphon dans le Saint-Laurent, en mai 1991, aux Bergeronnes.
C’est avec beaucoup d’affection, et j’ajouterais avec beaucoup d’émotion, que ce scientifique parle des efforts qui ont été déployés pour essayer de trouver et de sauver Tryphon. Pour lui, c’était la mobilisation naturelle qu’on déploie pour venir en aide à un mammifère marin en difficulté, mais celle-ci prenait une dimension particulière parce que c’était Tryphon, le premier cachalot recensé dans le Saint-Laurent.
Robert Michaud a été un témoin privilégié de cette première présence du grand cachalot dans le fleuve. En ce matin de printemps 1991, Tryphon s’est montré le bout du nez, ou devrais-je dire de la queue, dans la région des Bergeronnes, prenant tout le monde au dépourvu. Les embarcations du groupe de M. Michaud n’étaient même pas à l’eau et on a dû emprunter d’autres embarcations pour aller l’observer. À ce moment, on a en fait les premières photos.
Après, année après année, sauf à quelques exceptions, Tryphon revenait dans son territoire. Et au fil des ans, il était accompagné de plus en plus de cachalots. À un certain moment, Robert Michaud en a compté une quinzaine qui avaient fait le voyage avec Tryphon. Lors de son observation, ils étaient tous collés les uns aux autres, offrant un spectacle grandiose.
C’est un autre membre fondateur du GREMM qui a donné le nom de Tryphon au grand cachalot. Lors des premières observations, on avait remarqué que son lobe droit avait deux grandes entailles qui rappelaient la coquille ouverte d’une fleur de tournesol. Alors, en l’honneur du Professeur Tournesol, dont le prénom est Tryphon, on a ainsi baptisé le mammifère.
D’ailleurs, tous les cachalots du Saint-Laurent ont un nom inspiré des personnages de la bande dessinée Tintin, créée par Hergé. Outre Tryphon, il y a aussi Bianca, Rackham et une trentaine d’autres. «Pas encore de Tintin ni de capitaine Haddock», précise Robert Michaud.
Cette façon d’identifier les cachalots par leurs marques naturelles et de leur donner un nom permet de les suivre tout au long des années et de toujours en connaître un peu plus sur leurs coutumes. Au GREMM, basé à Tadoussac, on peut vous raconter l’histoire de chacun d’eux.
Vie sociale
Dans ses recherches avec les membres de son équipe, Robert Michaud a constaté que les cachalots avaient une vie sociale très impressionnante, un peu semblable à celle des grands éléphants.
La confrérie des cachalots semble être basée sur une société matriarcale dans laquelle les femelles, les grands-mères en particulier, ont une influence remarquable sur la famille. Ce sont les grands-mères qui transmettent plein de connaissances à tous les descendants.
Le cachalot n’avait pas été observé dans le Saint-Laurent avant 1991, mais ça ne semble pas signifier pour autant à M. Michaud qu’il n’y était pas avant. Il parle plutôt d’un retour. Pour lui, c’est comme si les cachalots, Tryphon en tête, faisaient un retour dans leurs mers ancestrales.
Ce grand mammifère est maintenant protégé, et sa population semble en croissance.
Voilà, ça conclut les aventures de Tryphon le cachalot, et je pense que ce grand mammifère marin continuera longtemps à hanter notre imaginaire.》

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