Sarkozy réédite son « Casse-toi pauvre con ! »

Publié le 15 juillet 2008 par Lozsoc
juillet 15th, 2008 Posted in France, Sarkozisme et bling bling, Vidéos

On savait que Nicolas Sarkozy était dépourvu de toute finesse, mais on ignorait qu’il pouvait faire encore mieux en la matière.

Interrogé sur le profond malaise des armées suite au Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale qui préconise, notamment, la fermeture de nombreuses bases militaires et casernes à travers la France, Nicolas Sarkozy, visiblement agacé, et tentant vainement de jouer le président « au-dessus des petites polémiques », a déclaré aux journalistes présents dans les jardins de l’Elysée :

« Vous savez, il n’y aucune grogne, tout ça c’est de la mousse […] Tout le monde sait qu’il fallait fermer des casernes, parce que nous n’avons plus une armée de conscription, tout le monde sait qu’il fallait moderniser notre armée. [Les militaires] y sont prêts, ils ont parfaitement reçu le message »

Il s’agit d’un nouvel exemple de la rhétorique UMP qui consiste à nier le problème. Sarkozy agit exactement comme aurait pu le faire Frédéric Lefebvre ou Nadine Morano.

Les militaires, les élus locaux, les habitants des communes concernés par les fermetures de bases militaires ou les transferts de régiments sont désormais avertis : le président de la République de l’UMP se moque éperdument des répercussions de la réforme des armées sur le développement économique et l’emploi dans les régions concernées.

Sarkozy a beaucoup mieux à faire : parader au milieu des courtisans et des people, jouer les Rambo en remettant la légion d’honneur à Ingrid Betancourt, complimenter son épouse Carla, plastronner devant une quarantaine de chefs d’Etat, etc.

Sur l’échelle de la désinvolture, la réponse de Sarkozy aux journalistes est équivalente à celle qu’il avait faite à un quidam au salon de l’agriculture : «eh bien, casse-toi pauvre con!». Même si le registre apparaît moins grossier, ce n’est justement qu’une apparence. Sur le fond, on retrouve le même agacement, la même envie de se débarrasser de l’interlocuteur gênant, le même mépris à l’égard du citoyen, la même incapacité à se comporter en chef d’Etat digne et responsable. Les militaires, qui ont largement voté pour Sarkozy en 2007, seront « ravis » d’apprendre que le Leader Minimo les méprise et se fout d’eux au point de les faire défiler devant Bachar el-Assad !


(Une création Rive Gauche)

Comme le soulignait il y a quelques jours Ségolène Royal, fille d’officier, on sent bien que le président ne sait plus ce qu’il dit et qu’il ne mesure absolument pas l’impact négatif de ses prises de parole inconsidérées et intempestives.