Test The Sinking City, l’horreur n’est pas au rendez-vous

Publié le 18 août 2019 par Linfotoutcourt

The Sinking City s'inspire des oeuvres de Lovecraft pour nous immerger dans l'ambiance oppressante de la ville de Oakmont dans le Massachusetts, noyés et maudite...

Dans la peau du détective privé Charles Winfield Reed, Bigben nous permet de découvrir une cité en grande partie immergée suite à une étrange calamité. Dans ce monde quasi-ouvert, les graphismes des environnements rappellent ceux utilisés dans Sherlock Holmes, avec un petit quelque chose de LA Noire et The Evil Within pour l'ambiance.

Cette sorte de Venise morbide s'avère plutôt correcte, bien qu'on soit encore loin des derniers jeux AAA au niveau de la finesse des graphismes. On repère également quelques bugs de texture, mais l'ensemble s'avère cependant très convaincant et on adhère entièrement.

Une fois plongé dans son univers peuplé d'étranges personnages et de créatures cauchemardesques, The Sinking City demande d'enquêter sur d'étranges disparitions...

©Bigben

Une histoire prenante, un gameplay rébarbatif

Si l'histoire de notre détective s'avère accrocheuse dès le début, le gameplay se fait lui, trop répétitif. Sous couvert de nous laisser une grande liberté d'action, les développeurs pêchent d'un manque criant d'originalité.

Si on apprécie l'idée de fouiller les archives du poste de police, de la mairie, la bibliothèque et de l'hôpital pour se documenter, l'opus te demande de faire toutes les recherches bien dans l'ordre, sous peine de ne pas déclencher la découverte de l'indice.

©Bigben

Ne compte pas sur la carte pour t'aider, car tu y placeras seul les indices à la main. Heureusement dans ce cas précis, un pense-bête sous forme d'icônes t'aide à retrouver les quêtes en cours. Au final, la découverte de la grande carte frustre, puisque tu auras peu de chance de découvrir des choses par hasard.

En plus de la frustration de ne rien dénicher par l'exploration libre, le fonctionnement des enquêtes devient ultra rébarbatif. Elles suivent toutes le même schéma : se rendre sur les lieux, inspecter, reconstituer la scène de crime, passer à l'hôpital ou au journal, faire son rapport. Avec entre certaines étapes, une ou deux scènes de coupure. On aurait apprécié plus de renouvellement.

Au final, la difficulté ne vient pas du gameplay puisqu'on ne peut pas facilement se tromper dans les investigations, mais de la construction du jeu en lui même, de sa logique à comprendre.

©Bigben

Des combats surnaturels

On trouvera également quelques défauts aux combats. Si le jeu nous incite à fuir la plupart du temps, ou à faire le tour d'un lieu au pas de course, certains affrontements sont inévitables.

Seulement, les hitbox laissent à désirer et les déplacements du personnage vis-à-vis de la cible, ne se montrent pas toujours évidents. Il arrive également que les personnages aient des comportements irréalistes, courant dans la mauvaise direction pour nous retrouver.

©Bigben

Ce que l'on a particulièrement apprécié

En plus de l'ambiance dont nous parlions plus haut, The Sinking City propose une jauge de lucidité. Particulièrement immersive, elle varie en fonction des rencontres et apparitions inexpliquées avec notre personnage. Plus les évènements deviennent surnaturels, plus Charles Winfield Reed se crée des hallucinations. Ces dernières ne lui voudront pas du bien évidemment. Un antipsychotique ou se rapprocher d'autres humains permet de faire revenir les choses à la normale, donc rien de particulièrement inquiétant.

Ce qui nous amène aux fins multiples. Avec une durée de vie d'une quinzaine d'heures, The Sinking City propose régulièrement des embranchements moraux, qui te mèneront vers plusieurs types de fins. Chaque choix est bien amené pour peu que l'on s'intéresse à l'histoire. Cette dernière est bien écrite, ainsi que les dialogues, et l'on regrette qu'elle ne nous mène pas plus vers un aspect horrifique, dans l'esprit de Layer of Fear par exemple.

Au final, The Sinking City parvient à bien retranscrire l'univers de Lovecraft lié à Cthulhu. Si le scénario ne bascule pas comme il le devrait dans l'horreur, on apprécie grandement l'ambiance, la mise en scène et l'écriture soignée du scénario.

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