Concomitance & causalité, amour toujours et Marc Aurèle

Publié le 28 août 2019 par Alexcessif

Chartres — Place du Cygne — H : 3.00 No one, je lève la tête, le ciel est vide. Je vais prendre possession dans quelques heures de mon jardin d’hiverdans la ville basse pour le dernier quartier de l’an. Je me suis craché dans les pognes comme je sais le faire quand la brûlure s’empare de moi. Moment cinétique de la semaine challenge 35 où je trouve un boulot et une piaule
Place Marceau - café du Général Séraphin Marceau. Soldat à seize ans, général à vingt quatre, mort à vingt sept. Il m’arrive de bomber le torse devant le peloton quand les carottes sont cuites. —Visez le cœur ! C’est ce que j’ai de plus solide en ce moment.Bien sûr quelques grammes de plomb propulsés à cinq cent mètres par secondes dans un morceau de viande n’ont cure du panache. C’est juste l’interface nécessaire entre la délivrance et le commencement. Cela permet à l’âme de se détacher de l’enveloppe charnelle et ses périphériques, agaçants ou merveilleux, qui la contraignent à se nourrir et à s’accoupler -   Donne-moi la force ! Il est inutile d’ajouter un "s’il te plait" à cette injonction. La force n’est qu’un moyen, un détail insignifiant quand débarque l’envie. Elle était là intègre et disponible. Elle ne demandait qu’à être sollicitée pour bondir vers l’autonomie, cette exigeante liberté qui fait fuir tant de pleutres. L’octroi qu’il faut acquitter à la barrière de péage peut sembler exorbitant aux plus timorés. Quelques réverbères, aucune étoile, le ciel est vide. La croyance,dernier bastion en péril avant la science, est la carence dans la connaissance du mystère. Bientôt, nous saurons qu’il s’agit d’une ligne de code dans un programme en affinant les datas et autres avatars. Je ne regardai pas mais "on" m’a vu. Une femme ! Elle a repéré qui j’étais et celui que j’allais devenir, comme ça, au premier contact. Une femme libre et compatible d’un niveau presque accessible en tout cas juste un cran en dessous de mon imaginaire pour la rendre crédible. Je ne pouvais rester indifférent à sondiscernement et à son bon goût. D’autant plus que ce kit premium était emballé "dans une enveloppe charnelle en bon état de fonctionnement apparent avec un aspect attrayant comportant quelques caractères sexuels féminins secondaires sans tendances exagérées pour la prédation". Une femme libre qui n’appartient à personne et qui veut le rester ! Appelons "ça" l’ironie du sort qui vient de m’en jeter un Vacherie ultime pour ma naïveté intacte. "Libre" n’a jamais signifié disponible. La tache m’incombedésormais de gouverner mon âme toujours aventureuse avide du désir irrépressible de respirer l’air qu’elle exhale et entendre battre son cœur le plus souvent et le plus longtemps possible. Il me faudra, un jour quand je serai grand, intégrer définitivement cette nouveauté qui n’en est pas une : toutes ces rencontres miraculeuses, romantiques, surgies dans une tranche de vie où le cœur se trouve disponible — à moins que ce ne soit une prise de conscience, une usure du mental qui les organise— ne le sont, romantiques et miraculeuses, que si deux êtres sur la même orbite se percutent. Ils entrent en résonnance ou se dispersent. Il y a toujours une double causalité dans le croisement entre l’espace et le temps. Le besoin devient du désir. On se touche dans des envolées merveilleuses et la gourmandise nous fait basculer dans l’avidité et le besoin à nouveau. Case départ, la ligne d’arrivée n’est pas une fin cette fois mais bel et bien un commencement. La découverte, décevante ou stimulante, donne envie au fuyard de prendre ses jambes à son cou ou fait tomber dans l’addiction celui qui s’abandonne. Ce que l’on perçoit de l’alter et de soi n’évolue pas sur le même tempo. Cette ultra sensibilité des corps à vif rend tout cela perceptible. L’air peut devenir léger ou pesant, les évidences connues, augmentées de celles révélées, amènent dans la conversation les mots épuisement, impossible, frustration, manque, inconnu … la sémantique de l’éloignement est inépuisable. Victime rarement, bourreau souvent, je suis du genre à poser la tête sur le billot autant qu’à brandir la hache et je n’ignore rien du pouvoir de la décision et de la responsabilité des actes. Nous savons qu’il faut savoir trancher des têtes pour sauver la sienne. Nous sommes le danger et la sauvegarde. Les barrières que nous avions franchies se relèvent. Pourtant il y a, dans la cloture ceignant le champ du possible, toujours et heureusement le portillon du romantisme — ou du challenge puisque nous sommes dans le monde réel de la rentrée — dont je suis la clé et dont tu es la serrure. Soldat à seize ans, général à vingt quatre, mort à vingt sept, j’ai déjà vécu de mille façons mes vies de soldat et de général et je suis toujours vivant. Chaque mort par balle broyant le cœur me régénère et ma poitrine demeure offerte à la prochaine salve. Je viens de terminer mon engagement chez les sans grade où j’ai bien failli me fondre dans le gros des troupes et je remonte sur le ring avec des gants neufs. Alors, oui que la force me soit donnée, cher programme Marc - Aurèle, de changer ce qui peut l’être, d’accepter ce qui ne peut l’être et la sagesse de distinguer l’un de l’autre. Final coutdown. Part one