PERTE AUDITIVE : L’intelligence artificielle au service des audioprothèses

Publié le 04 septembre 2019 par Santelog @santelog



La perte auditive touche plus de 65% des personnes âgées de 65 ans et plus, et sa prévalence s’accroît avec l’âge (1). La déficience auditive impacte non seulement la qualité de vie, avec des difficultés croissantes dans l’accomplissement des tâches de la vie quotidienne et une réduction handicapante du contact social, mais peut aussi entraîner des effets plus sévères sur la santé mentale.

Il est donc crucial de mieux détecter et traiter la perte auditive (2). L'appareillage audioprothétique qui constitue l’option de traitement standard, apporte aujourd’hui une aide plus sophistiquée, pouvant aller bien au-delà de la simple correction de l’audition.

Une meilleure connaissance des facteurs de perte auditive -soit pour les principaux : l’exposition au bruit, les traumatismes acoustiques, certaines maladies de l’oreille, les effets indésirables de certains médicaments- mais aussi la meilleure compréhension des mécanismes auditifs ont permis d’immenses progrès dans les traitements (ex : thérapie génique) et dans les technologies des aides auditives et des implants. Des progrès indispensables en regard de la prévalence de la perte auditive, jusqu'à 2 fois plus élevée que celle des maladies cardiovasculaires et 5 fois plus élevée que celle du diabète (3).

Les appareils auditifs de nouvelle génération vont au-delà de la simple correction

Santé et malaudition : si certaines conséquences de la perte d’audition sont encore débattues, d’autres sont maintenant bien documentées ; elles sont multiples, « dose-dépendantes » du degré de déficience, et donc progressives : ainsi, la perte auditive a été associée,

  • sur le plan du fonctionnement au quotidien, au risque de chutes, d’hospitalisation et de perte d’autonomie (4)(7).
  • sur le plan social, à des difficultés de compréhension et à une augmentation de plus de 50% du risque d’isolement pour chaque baisse de 10 décibels de sensibilité auditive (5).
  • sur le plan cognitif, à un déclin accéléré de 30% à 40% chez les personnes âgées malentendantes, et à un risque accru de déficience cognitive à 6 ans, par rapport aux personnes ayant une audition normale (4) ;
  • à un risque accru jusqu’à 17% de développer plus tard une démence ou la maladie d'Alzheimer (5)(7).

Enfin, la perte auditive a également ses répercussions économiques pour le sujet malentendant, dont la réduction des revenus et l'augmentation du chômage (3) qui impactent aussi la qualité de vie.

Des progrès technologiques, un changement de paradigme : la recherche a permis ces dernières années d’énormes avancées dans la compréhension des facteurs et des mécanismes sous-jacents et donc des traitements et des dispositifs, aides ou implants, proposés aux patients.

Les fabricants d’appareils auditifs ont ainsi déjà pris les devants pour changer de paradigme : il ne s’agit plus seulement de corriger l’audition mais d’aller plus loin en proposant des produits plus sophistiqués, qui accompagnent les patients dans leur exigence de qualité de vie. C’est le cas par exemple de la prothèse auditive Livio AI du fabricant américain Starkey qui ouvre la voie aux corrections auditives centrées sur le bien-être et la santé.

Des aides auditives pour prendre aussi soin de sa santé : basées sur l’intelligence artificielle, les aides auditives Livio AI encouragent les utilisateurs à prendre soin de leur audition mais également de leur santé. Grâce à différents capteurs (gyroscope, accéléromètre et moniteur du rythme cardiaque), cette correction auditive suit l’activité physique, détecte les chutes et analyse le rythme cardiaque. Toutes ces données permettent d’établir un score d’activité physique et auditive qui motive le patient à adopter une meilleure hygiène de vie.

Le fabricant Oticon a également développé un programme de santé connectée, baptisé « Hearing Fitness », qui collecte des données sur son utilisation des appareils, l’environnement ou l’activité physique de l’usager pour un meilleur suivi de sa santé au quotidien.

C’est donc une toute nouvelle façon d’envisager l’appareillage auditif qui ouvre la voie à de nouvelles innovations à double objectif, mieux entendre et mieux vivre, en bonne santé.

Sources :

  1. Inserm 2017 Dossier Troubles de l’audition / Surdités
  2. OMS 2019 Lignes directrices pour la réduction des risques de déclin cognitif et de démence
  3. NCBI 2016  Hearing Health Care for Adults: Priorities for Improving Access and Affordability.
  4. JAMA Internal Medicine February 25, 2013 doi: 10.1001/jamainternmed.2013.1868 Hearing Loss and Cognitive Decline Among Older Adults
  5. JAMA Neurology February 14, 2011 doi:10.1001/archneurol.2010.362 Hearing Loss and Incident Dementia
  6. Ear and Hearing May/June 2016 doi: 10.1097/AUD.0000000000000267 s Hearing Loss Associated with Poorer Health in Older Adults Who Might Benefit from Hearing Screening?
  7. The Journals of Gerontology: Series A 10, October 2018 DOI: 10.1093/gerona/glx250 Death, Depression, Disability, and Dementia Associated With Self-reported Hearing Problems: A 25-Year Study

(Visuel 1 : Starkey Livio 1600 312, visuel 2 : Appareil auditif Starkey – Aurélien Bafekr)

Équipe de rédaction Santélog Sep 4, 2019Rédaction Santé log