[Critique] WOUNDS

Par Onrembobine @OnRembobinefr

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Titre original : Wounds

Note:

Origine : Grande-Bretagne

Réalisateur : Babak Anvari

Distribution : Armie Hammer, Dakota Johnson, Zazie Beetz, Brad William Henke, Karl Glusman, Kerry Cahill…

Genre : Horreur/Adaptation

Durée : 1h36

Date de sortie : 18 octobre 2019 (Netflix)

Le Pitch :

Will retrouve un téléphone dans le bar dans lequel il travaille. Alors qu’il cherche à contacter les proches de la personne qui a perdu l’appareil, une série d’inquiétants SMS, qui lui sont visiblement adressés, lui parvient. C’est alors que le cauchemar commence…

La Critique de Wounds :

Remarqué dans les milieux autorisés grâce à Under The Shadow, un film d’épouvante, le réalisateur iranien Babak Anvari n’a pas tardé à se faire courtiser par le cinéma américain, via Netflix, sur lequel il revient aujourd’hui avec Wounds. Un film avec des plaies ouvertes, des bastons de bar qui tournent mal, un mystérieux smartphone et un tunnel plutôt étrange…

Chérie ça va couper…

Wounds ne passe pas inaperçu de prime abord grâce à son casting qui réunit tout de même Armie Hammer, Dakota Johnson et Zazie Beetz, la révélation du calamiteux Deadpool 2, également remarquée dernièrement dans Joker. Un trio qui a la lourde tâche d’incarner une histoire adaptée des écrits de Nathan Ballingrund (sous le titre The Visible Filth), au postulat plutôt intriguant. Car il est donc ici question d’un smartphone oublié dans un bar diffusant une sorte de signal censé déclencher une réaction en chaîne. Une sombre histoire de tunnel plutôt opaque mais réservant son lot d’images fortes censées nous marquer autant que les personnages du film. Seulement voilà… Si le long-métrage est en effet plus qu’à son tour cru, avec images très gore à l’appui, son scénario se montre beaucoup trop nébuleux pour vraiment convaincre. En d’autres termes, au début on est intrigué et au fur et à mesure que l’histoire avance, on a un peu l’impression tenace que le réalisateur essaye de nous enfumer…

Hors forfait

Néanmoins, si Wounds n’arrive jamais vraiment à faire preuve de la fluidité et de la pertinence nécessaire pour effectivement nous prendre à la gorge, son stratagème ne fonctionnant qu’à de très rares occasions, la mise en scène de Babak Anvari et ces quelques scènes pour le moins efficaces sauvent un peu les meubles. De même que le casting, pour le coup investi. En particulier Armie Hammer, dont le jeu permet de rentrer un minimum dans le récit. Face à lui, Zazie Beetz n’a rien de très intéressant à jouer mais s’en sort bien. Idem pour Dakota Johnson d’ailleurs. Au fond, le pivot, c’est Hammer. Lui dont le personnage, un barman sans histoire, va sombrer dans les tréfonds d’un cauchemar dont on ne saisit jamais vraiment la teneur. À vrai dire, rien ici ne nous offre la possibilité de goûter au caractère potentiellement ambigu de l’histoire. Le fait que l’on convoque des références plus ou moins marquées ne changeant pas grand chose à l’affaire. Wounds se veut immersif mais ne l’est jamais tant que cela. Il s’envisage effrayant mais n’est dérangeant que quand il se réfugie derrière une horreur très graphique et opportuniste. La faute à l’écriture donc, trop superficielle. La fin achevant de faire de Wounds une série B qui se suit certes sans trop de déplaisir mais dont les défauts, formels ou narratifs, s’avèrent plus nombreux que les qualités, plastiques notamment.

En Bref…

Avec son pitch intriguant et son casting plutôt solide, Wounds avait tout pour s’imposer comme une jolie surprise. À l’arrivée, il sonne plutôt comme un rendez-vous manqué. Même si on vu largement plus déplaisant cette année dans le genre…

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Netflix