Rimbaud et la météorite des Ardennes

Publié le 23 octobre 2019 par Sheumas

" Des cieux délirants ouverts au vogueur ", parmi les " étoiles au ciel ", une météorite de 364 kilos a fait son " doux frou frou " en Forêt de Mont-Dieu, dans ces Ardennes si impatiemment sillonnées par le jeune Rimbaud. C'était en 2010. Le fulgurant corps céleste a fini sa course sur " la route du bois " au moment où " les ailes se lèvent sans bruit " et où " les pierreries regardent ".

Peut-on vendre aux enchères " la déesse " ? Qui peut ramener dans sa poche ou dans son jardin " son immense corps " ? " Le meilleur, c'est un sommeil bien ivre sur la grève "...

Aussi abrasive que " l'air marin ", elle a d'abord tiré la " planche folle, escortée des hippocampes noirs " en direction de " la plage armoricaine ". Elle l'a fait accomplir sa rotation du côté des " forêts, soleils, rives, savanes ", dans ces " déserts où luit la Liberté ravie ", puis elle a jeté " l'éphémère citoyen d'une métropole crue moderne " dessus " la pente du talus ", sur " un gradin d'or ", parmi " les disques de cristal " et les " herbages d'acier et d'émeraude ".

Elle a passé, " génie au dégagement rêvé ", dans le ciel " infusé d'astres ". Jaillie du fond des " cieux ultramarins " et tannée par des " climats perdus ", elle a " dévoré les azurs verts " et brûlé les poumons. Creusé un grand trou rouge dans " le bois de lauriers ".

Et " fileur éternel des immobilités bleues ", " l'homme aux semelles de vent " continue de sommeiller " d'un sommeil bien ivre " dans son " trou de verdure ". La magie appartient à la forêt des Ardennes, ne levons pas les voiles...

Rimbaud;Ardennes