[Critique série] GLOW – Saison 3

Par Onrembobine @OnRembobinefr

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Titre original : GLOW

Note:

Origine : États-Unis

Créatrices : Liz Flahive, Carly Mensch

Réalisateurs : Claire Scanlon, Mark A. Burley, Jesse Peretz, Anya Adams, Alison Brie, Lynn Shelton, Phil Abraham.

Distribution : Alison Brie, Betty Gilpin, Sydelle Noël, Britney Young, Marc Maron, Britt Baron, Chris Lowell, Jackie Tohn, Kia Steven, Kate Nash, Geena Davis, Kevin Cahoon, Toby Huss…

Genre : Drame/Comédie

Diffusion en France : Netflix

Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch :

En résidence à Las Vegas, les catcheuses de GLOW enchaînent les shows quotidiennement. Alors que certaines profitent de tout ce que cette nouvelle vie a à leur offrir, d’autres se posent de plus en plus de questions quant à leur devenir…

La Critique de la saison 3 de GLOW :

Nous avions laissé Ruth, Debbie et leurs amies en partance pour Las Vegas, où une résidence de plusieurs mois les attendaient. L’occasion pour l’équipe de quitter Los Angeles et ainsi de s’émanciper. Tout du moins à première vue tant ce changement de décors n’a pas vraiment eu l’effet escompté sur tous les personnages. Cette saison 3 continue ainsi de raconter le quotidien plein de questionnements et de doutes de ces catcheuses et de leur entourage, dans une ville qui en plus de ne jamais dormir, va parfois un peu trop vite.

Viva GLOW

Si ce troisième acte a au début un peu de mal à trouver ses marques, la suite se montre néanmoins plus que flamboyante. Un redémarrage peut-être un peu laborieux qui dénote néanmoins d’une volonté d’aller de l’avant. Car ici, désormais, le catch passe au second plan. Autrefois désigné comme le moyen de s’affirmer et d’acquérir une sorte d’indépendance, il semble aujourd’hui prendre la forme d’une entrave pour certaines des filles de l’équipe. Ruth par exemple, toujours au premier plan, hésite plus que jamais quant à la direction à donner à son existence, sans cesse tiraillée entre son désir de faire honneur à ses engagements envers ses collègues et son désir de s’accomplir en solo, pour elle-même. Ce que cherche aussi, bien que différemment, Debbie. Alors oui, l’impression que cette nouvelle salve d’épisodes n’est de prime abord plus aussi efficace, du moins le temps d’installer une dynamique un tantinet modifiée, tient peut-être au fait que les showrunneuses ont souhaité ne pas se reposer sur une formule toute faite. Une volonté rapidement payante, dès le deuxième épisode, alors que la série prend le temps d’encore plus développer les personnages, en s’intéressant notamment à des profils jusqu’ici assez effleurés. De quoi donner encore plus de corps et d’âme à cette joyeuse équipe.

Il était une fois Vegas

Quand elle atteint sa vitesse de croisière, la saison 3 de GLOW fait preuve d’une audace assez dingue, sans abandonner le savant mélange de comédie et de drame qui a contribué à sa popularité. Jamais plombante mais toujours concernée, cette saison va toujours au fond des choses et parvient à jouer sur plusieurs tableaux, en faisant honneur à ses ambitions et à l’intelligence de son public. Il suffit de voir les thématiques abordées pour s’en convaincre. Le fait de se retrouver à Las Vegas, ville de freaks par excellence, lui offre la possibilité de plus que jamais mettre en lumière des profils atypiques et touchants. Des personnages puissants à l’image de ce performeur incarné par Kevin Cahoon, qui exprime ses joies, ses peines et nourrit son combat pour la tolérance à travers son art, sur scène, à fleur de peau mais jamais désespéré par l’ampleur de la tâche. Toujours plus actuelle, avec son discours qui résonne à notre époque, GLOW fonce dans le tas mais le fait avec une grande finesse. Ce qui décuple la pertinence de son discours et lui permet de favoriser l’émergence d’une émotion à fleur de peau. L’épisode où les catcheuses vont randonner dans le désert étant un formidable exemple de cette réussite. Un épisode qui tranche avec le reste de la saison, dont l’histoire se situe très majoritairement au sein d’un hôtel en forme de métaphore de l’enfermement confortable ressenti à divers degrés par tous les personnages du show.

Amour, gloire et saut de la troisième corde

Généreuse, cette saison 3 l’est assurément. Audacieuse également. Et si le catch est un peu relégué au second plan en début de parcours, il revient par la grande porte à la fin, à l’occasion d’un numéro mémorable à tous points de vue puisque c’est là que la série fait en quelque sorte se rencontrer toutes les histoires ayant jusqu’ici évolué en parallèle. Une manière de prouver la cohérence d’une démarche parfaitement maîtrisée.

Bien sûr, devant la caméra, le casting s’en donne à cœur joie. Que ce soit Alison Brie (qui réalise un formidable épisode), toujours exceptionnelle, Betty Gilpin, Sydelle Noël, Kia Steven, Marc Maron, Chris Lowell, la guest-stars Genna David ou encore Gayle Rankin. Cette dernière parvenant à véritablement surprendre, quand son personnage prend une direction totalement inattendue. Un grand moment dans une série qui en compte finalement beaucoup…

En Bref…

C’est après un première épisode un peu laborieux que la saison 3 de GLOW prend vraiment son envol pour au final non seulement faire honneur au deux précédentes mais aussi ouvrir de nouvelles perspectives, sans jamais sacrifier ni le rire ni les larmes. Le tout en dispensant un discours galvanisant qui encourage la différence et l’affirmation de soi envers et contre tous.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Netflix