Wanted – Angelina Jolie aime les gros calibres

Par Bebealien

Désolé pour le titre super racoleur, mais je ne pouvais pas m’empêcher de le faire. Sorti hier sur nos écrans : Wanted, le nouveau film du Russe clippeur fou Timur Bekmambetov. Il nous avait déjà surpris avec Nightwatch et Daywatch, deux films bien chtarbés, avec dix idées à la seconde, mais tombant un peu trop dans le grand glabi boulga visuel impossible à suivre. Alors forcément, quand le bonhomme passe à l’ouest avec James Mc Avoy, Angelina Jolie, Morgan Freeman et Terence Stamp on ne peut qu’être curieux de voir ce que ca va donner…

Wanted – Toi aussi choisi ton destin parce que tu le vaux bien

Wesley, un jeune expert comptable, a une vraie vie de merde. Sa copine le trompe avec son meilleur pote, son boulot est inintéressant, son appart pourri, sa boss tyrannique. Un soir Fox, une brune incendiaire fait irruption dans sa vie pour le protéger d’un tueur. Elle lui apprend que son père est décédé et qu’il doit prendre sa relève en intégrant une guilde d’assassins aux capacités hors norme. Wesley va-t-il accepter ou retourner à sa vie d’expert comptable ? Quel suspens !

Petite leçon de marketing US : mettre Angelina Jolie en gros sur l’affiche alors qu’elle à un rôle secondaire, et que le rôle principal est en petit…

Il y a des films d’action ratés car ils manquent d’ambition visuelle, ou bien sont incapables d’aller jusqu’au bout de leur délire. Wanted c’est tout l’inverse. Le concept est aussi régressif que génial. Les super-assassins de la guilde ont deux facultés : la première est de pouvoir développer leur réflexe à très haut niveau, afin de pouvoir agir très rapidement, la deuxième est de pouvoir incurver la trajectoire des balles pour toucher des cibles impossible à attraper autrement. Une fois ce postulat accepté, bienvenue dans un film foutrement jouissif et qui, comme Matrix en son temps, met une claque à tout ce qui se fait.

Angelina conduit avec les pieds tout en tirant au shotgun dans une voiture lancée à toute allure. Oui c’est pas crédible, et alors ?

Car c’est définitivement de cela qu’il s’agit : mettre une claque visuelle permanente avec des scènes d’action nombreuses et rythmées. Tout content d’avoir un gros budget, Bekmambetov se lâche et nous jette à la figure des scènes tout proprement monstrueuses. C’est totalement irréaliste, ca va à cent à l’heure, ca rappelle parfois le bullet-time et la toute puissance des agents de Matrix, et surtout ca ne se veut jamais poseur. On retiendra par exemple une scène d’intro assez mémorable pour se mettre dans le bain, ainsi qu’une scène d’attaque d’usine gore, bourrine et jouissive à souhait.

Histoire de mettre toutes les chances de son côté pour trouver son public, Bekmambetov fait appel à Jolie, Freeman et Stamp. Les trois font presque de la figuration tant leurs rôles sont relativement réduits et uniformes. On à même parfois l’impression qu’Angelina est là uniquement pour permettre de vendre le film en la mettant en tête d’affiche, et pour apparaître à moitié nue dans une très courte scène. Si ca peut faire vendre…

Wesley (James Mc Avoy) apprend à devenir un héros. Une vraie réussite !

Mais la véritable bonne surprise vient de James McAvoy. Jusqu’ici habitué des seconds rôles et des films à costume, avec un physique des plus commun il est assez étonnant de le retrouver en héros de film d’action. Mais paradoxalement, c’est l’idée géniale du film. McAvoy, de part son statut de mec normal, met tout de suite le spectateur dans sa poche en permettant une identification immédiate. Très dur de ne pas se reconnaître dans son personnage d’employé lambda rêvant de s’échapper de son carcan métro-boulot-dodo. Et chose étonnante, il assure grave pendant les scènes d’action.

Morgan Freeman, mentor d’une secte d’assassins tisserands (oui oui)

Alors certes, le scénario est puéril au possible et ultra-typé comic book, certes s’est un film qui se regarde en mettant son cerveau en pause, certes on en prend plein la tronche pendant deux heures, certes ca manque de profondeur, certes la morale à deux balles du “prend ton destin en main” fait sourire et certes le film réserve un twist scénaristique assez moisi… mais putain ca fait longtemps que j’avais pas pris mon pied comme ca. En fait, depuis Bad Boys 2, autre gros moment de bourrinage régressif et jouissif.

Wanted n’est clairement pas le film du siècle, et comme tout film de cette catégorie fera sûrement extrêmement daté d’ici un an ou deux. En attendant, il en remontre aisément à toute la production américaine de ces dernières années. Donc je lève mon verre de vodka pour Timor Bekmambetov. Timor, on en veut encore !