A qui le Tour ?

Publié le 18 juillet 2008 par Dominik89
Au départ du Tour de France 2008, je m'interrogeais sur ce qu'on nous présentait comme le énième Tour du Renouveau.  Les évènements n'ont pas mis longtemps à me donner raison.
Dès la première étape, Manuel Beltran était pris par la patrouille pour consommation d'EPO. Tout le monde a clamé que c'était un coureur de 37 ans fonctionnant  à l'ancienne avec les vieilles habitudes. J'avoue que j'étais un brin sceptique. Mon mauvais esprit, sans doute.
Las, deux jours après, c'était au tour de Moïses Duenas de tomber. Cette fois l'alerte était plus sérieuse car le gaillard n'avait que 27 ans et il était dans les dix premiers du classement général bien que son nom nous soit globalement inconnu. Comme il faut un peu de temps pour les contrôles, il s'agissait de la quatrième étape alors que nous courions la dixième. Dès le lendemain, le coup de tonnerre retentissait sur la plus grande épreuve cycliste : Ricardo Ricco, surnommé Le Cobra était lui aussi déclaré positif à l'EPO ! Pas la vieille mouture prise par Beltran, mais la toute nouvelle version en principe indétectable.
Ricardo Ricco aux déclarations tapageuses qui avait gagné deux étapes de montagne avec panache. C'était un nouvel héros de l'épreuve qui tombait ! Pire, la dernière arrivée au sommet à Hautacam avait été remportée par deux de ses coéquipiers dont Piepoli son compagnon de chambre. Comble de l'ironie, Ricco avait annoncé la victoire de son ami le matin aux journalistes. De là à soupçonner l'ensemble de l'équipe Saunier-Duval, il n'y a qu'un pas que semble avoir franchie Christian Prudhomme, le directeur du Tour en sous-entendant qu'il ne croyait pas trop à l'innocence de cette formation et qu'il se félicitait donc de son retrait.
Alors, que faut-il en conclure ? Que les tricheurs sont toujours là ou se féliciter qu'ils soient enfin pris par les contrôles ?
Sans doute les deux, mais permettez-moi de douter que TOUS LES TRICHEURS aient été pris. Les dix jours de course restant vont sans doute nous en apprendre davantage.
On se félicitera tout de même de la réelle volonté des organisateurs de lutter contre le dopage car ils ont quitté le Pro-Tour dirigé par l'UCI et le très accomodant (avec le dopage) Hein Verbruggen pour avoir toute latitude en matière de lutte contre ce fléau. Sans cela, on peut être sûr que Ricco serait passé entre les mailles du filet car la dernière mouture d'EPO n'est pas détectable avec les procédures validées par l'UCI. Un organisme qui a souvent freiné pour valider les nouveaux contrôles, permettant ainsi aux tricheurs de conserver une certaine avance en matière de pharmacopée.
En attendant, on ne parle jamais autant du Tour de France que lorsqu'il y a des affaires de dopage. La preuve, on en a complètement zappé le vainqueur de l'étape d'hier.
Sinon, j'ai beaucoup ri en entendant Richard Virenque donner des leçons d'éthique aux tricheurs d'aujourd'hui. Il ne manquait plus que les commentaire de Vinokourov et c'était parfait !
Dominik