tranquille à lui. Avant la venue des oiseaux, avant
les autres feuilles, les autres fleurs, il fleurit;
et les abeilles entrent et sortent, lourdes
de pollen. Fétide, même dans le froid mince
d’un printemps hivernal, il pue la force vive
et brute. Il est aussi de la couleur d’une peau
frottée à vif par le vent, le froid, le soleil,
on voit la chair à travers. C’est la chair
qui répond à la chaleur, au soleil, au premier printemps.
Cela ressemble à de la tendresse, la façon dont il se recourbe
vers le haut et forme un bec pour se couvrir.
*
Skunk Cabbage
Because it is soon, it has a private and quiet
spring. Before the birds come, before
another leaf or flower, it flowers; and bees
come there and enter and leave, thick
with pollen. Foetid, even in the thin chill
of a wintry spring, it stinks of livingness,
rawness. Its color also is of skin
rubbed raw by wind, by cold, by sun,
and the flesh showing through. It is the flesh
responding to warmth, to sun, to the first spring.
It looks like tenderness, the way it curves
upward and beaks over to cover within.
***
William Bronk (1918-1999) – The World, the Worldless (1964) – Le monde, le sans-monde (Circé, 1994) – Traduit de l’anglais par Paol Keineg.