Ian McEwan est sans contredit un grand maître de la littérature anglaise. Et Solaire en constitue une démonstration éblouissante.
En bref
La présentation du bouquin, en page 440, se lit ainsi :
Mais encore...
Ce que cette présentation ne dit pas, c'est la capacité de McEwan de toujours se renouveler, faisant de chaque livre une œuvre originale, un univers inédit et le tout avec son style absolument efficace, élégant, coulant de source. Dans Solaire, l'auteur réussit l'exploit de mettre en scène un personnage exécrable qu'on n'arrive pas tout à fait à détester et dont on espère une reprise en main de sa vie résultant d'une salutaire prise de conscience.
Extrait
Mais ces boutiques à peine rentables attiraient également un noyau dur de minuscules rêveuses qui ne vieillissaient pas, fidèle corps de ballet qui se reconstituait de génération en génération : des fillettes poursuivies par l'envie démodée de porter des tutus, des collants, des leggings et des chaussons, de faire des pirouettes à la barre, devant un miroir, sous l'œil sévère d'une ancienne danseuse étoile squelettique au cœur d'or. Ce rêve d'un dur labeur sur un parquet éraflé, de la première représentation, du premier saut sur scène devant un auditoire retenant son souffle, avait survécu à l'ère électronique, aux groupes de rock féminins et aux feuilletons télévisés à l'eau de rose.
Lisez McEwan, n'importe quelle de ses œuvres. Vous ne vous ennuierez pas.
Ian McEwan, Solaire, Gallimard, 2010, 442 pages