#2020RacontePasTaVie - jour 62, stop ou encore

Publié le 02 mars 2020 par Aymeric


Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais je suis un gros consommateur culturel.

Mais je le suis sur un rythme plutôt discontinu.

En effet, toute ma vie d’acheteur et emprunteur s’est faite sur une alternance de phases de haute et basse intensités.
A une période où tout dans l’air m’apparaît comme une incitation à m’empiffrer de nouvelles choses à lire et à écouter succède une autre basée, elle, sur le modèle du sam’suffit.

Comme une reproduction à l’échelle de ma personne des débats agitant l’union européenne entre élargissement et approfondissement mais dans un cas où les deux mouvances s’échangeraient régulièrement le pouvoir pour l’exercer, chacune, avec une fougue et un zèle de fanatique.

Quand l’élargissement mène la danse je suis toute fébrilité.
Des artistes, genres musicaux ou littéraires, sujets ou périodes historiques se mettent soudainement à m’obséder.
Je traque tout ce qui peut s’y relier dans les médiathèques parisiennes, multiplie les réservations et élabore d’ingénieux trajets afin de ramasser le maximum de documents en le moins de temps possible.
Ma tirelire souffre évidemment aussi de cette boulimie incontrôlable mais le gargantuesque catalogue des bibliothèques de Paris limite tout de même beaucoup la casse.

Et puis, quand l’élargissement est repu, l’approfondissement prend le relais.
Le monde culturel peut alors bouillonner d’inventions, les éloges pleuvoir sur tel ou tel à redécouvrir absolument, peu me chaut.
Le trésor amassé dans mes étagères m’apparaît comme bien suffisant et, même, seule chose désirable en ce monde.
Et tel l’oncle Picsou, je n’imagine pas plus grand bonheur que de m’y plonger et de m’y replonger encore et encore.
Les seuls achats alors ne sont là que pour compléter des collections déjà bien formées.

Je suis en ce moment dans cette dernière phase.
Et ce depuis d’assez longs mois maintenant.
Force m’est d’ailleurs de constater que, les années s’accumulant, les périodes d’approfondissement se font de plus en plus dominantes.
C’est sans doute tout à fait normal mais je sens bien qu’au fond de moi le feu de l’acquisition folle n’est pas encore tout à fait éteint et qu’il est fort probable qu’un jour ou l’autre, brutalement, demain peut-être, je me mette en tête de constituer au plus vite l’intégrale de quelqu’un qui m’était un parfait étranger la veille.

Demain peut-être.
En attendant, mon bain à la Picsou m’appelle. Il n’est rien qui puisse m’empêcher de céder céans au voluptueux impératif.
Et puis, entre nous, le temps presse et votre patience s’use, non ?