#2020RacontePasTaVie - jour 68, PafAuTaf 7/7 : semaine 10

Publié le 08 mars 2020 par Aymeric


Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais LePaf est un Sisyphe heureux.

Dans la répétition infinie des mêmes tâches qui tissent le quotidien d’un ménage à tenir se nichent de petites variations dont certaines peuvent s’avérer dignes d’être narrées.

Chaque jour de la semaine LePaf vit dans l’appréhension des 18h.
Quand sonne le coup de feu, une fois le dernier enfant ramené de l’école. Coup de feu qui va durer ses deux bonnes, longues, interminables et infiniment bruyantes heures.

Seul face à sa marmaille que la faim et la décompression post-scolaire ont métamorphosés en Gremlins, LePaf reste droit dans ses charentaises. Rien ne le fera dévier de sa mission quotidienne : veiller à ce que chacun soit à table une heure plus tard face à son assiette pleine, pyjama revêtu (et, trois fois par semaine, également briqué comme un sous neuf).
Mais ce n’est là que la partie la plus facile.

L’enfer commence véritablement quand les enfants sont à table. Ils semblent, dès le premier coup de fourchette, s’être séparés du monde pour fonder le leur : une sorte de village gaulois autonome où alternent à toute vitesse et grands bruits, franche complicité rigolarde et disputes pleines de menaces et noms d’oiseaux.
Souvent LePaf y ajoute ses propres cris dans l’espoir bien illusoire de mettre un peu d’ordre dans le boxon mais l’effet de ses remontrances varie de l’éphémère à la nullité.

N’écoutant plus mon courage qui n’a de toute manière jamais parlé bien fort je cède souvent à la tentation de la fuite, laissant là l’épuisant bouillonnement je trouve alors des vertus à une besogne qui en toute autre occasion m’exaspère, l’étendage du linge sortant en flux continu de la machine à laver (c’est qu’une famille de six, ça produit du vêtement sale à la chaîne).
Il me faut tout de même revenir pour diriger les travaux qui concluent le repas (qui passe l’éponge, qui se charge de débarbouiller MaTardillonne, ce genre) voire le faire à leur place quand l’envie de les voir débarrasser le plancher prend le pas sur celle de les voir débarrasser la table.

Il est généralement 20h quand chacun a repris ses quartiers personnels et une activité calme. C’est aussi le moment où LePaf liquéfié s’effondre en flaque dans le canapé, présentant ainsi à ChèreÉpouse dont c’est généralement peu ou prou l’heure d’arrivée son aspect le plus chargé en sex appeal.

A part ça, une semaine où ChèreÉpouse n’est pas à l’autre bout très loin du monde ne peut être qu’une bonne semaine. Sur ce le logis m’appelle. Je resterais bien au clavier mais le temps presse et votre patience s’use.