Petites pensée dans un monde incertain : la valeur n’attend pas le nombre de like

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam

TRANSCRIPTION DE LA PISTE AUDIO :

Bonsoir et bienvenue sur petite pensée dans un monde incertain et hostile, ce soir je m’interroge sur la valeur de l’individu dans l’ancien temps et dans notre époque récente.  Je vais utiliser deux exemples. Premier exemple, le Cid que vous connaissez tous. Second exemple un conte, la belle et la bête, que tout le monde connaît bien évidemment.

Il est évident qu’il ne s’agit que d’exemples et que ces exemples ne sont pas parfaits, mais je vous demande de jouer le jeu.

Premier exemple donc, le Cid. Nous connaissons tous cette fameuse phrase, la valeur n’attend pas le nombre des années. Que veut dire cette phrase, cela dit exactement que Rodrigues s’il veut être reconnu par ses pairs, ces gens-là qui sont nobles et qui sont déjà assis dans la respectabilité et dans la vertu, il doit accomplir quelque chose de vertueux, il doit accomplir une action noble et cette action noble qu’il va accomplir, ce sera cette bataille contre les maures.  Vous vous rappeler cette phrase, le flux les apporta, le reflux les rapporte. Bien évidemment dans l’ancienne noblesse, les gens avaient des vertus par leur naissance. Mais cette idée n’est pas aussi vraie que ça, puisque Rodrigues est obligé de faire la preuve de ses capacités par une action d’éclat. Donc cette notion de vertu innée est à prendre avec quelques précautions.

De toutes les façons, de nos jours, si vous êtes fils ou fille d’un acteur ou d’une actrice célèbre, on va vous prêter toutes les vertus. Dès que vous avez trois ans on a dire de vous, que vous êtes une graine d’acteur. Donc l’inné est toujours là.

D’autre part, dans l’ancien temps de la noblesse ; les nobles, les aristocrates payaient un impôt, c’était celui du sang, puisqu’il partait aux batailles et beaucoup mouraient. De plus, c’est juste une petite parenthèse pour défendre dans l’ancien régime, en France tous les aristocrates n’avaient pas de grandes propriétés, de grands vassaux, de grands cerfs, ils avaient de petites propriétés et il fallait qu’ils mettent la main à la pâte, laboure leurs terrains.

Donc il faut revoir cette mention de ce qui est inné, de privilégiés. Ils avaient des privilèges, mais en contrepartie ils donnaient un peu de leur sang lors des batailles.

Donc déjà du temps de Corneille et des temps qui vont suivre, la vertu était calquée sur l’action que vous allez faire, ce n’est pas sur votre apparence.

Ce n’est pas parce que vous êtes bien habillés comme un dandy que vous êtes quelqu’un de vertueux.

Le second exemple, c’est un conte que nous connaissons tous, c’est la belle et la bête. Que nous dit ce conte, il nous dit qu’une jeune femme très belle est obligée de côtoyer un homme répugnant qui a l’air d’une bête. Toutefois, cet homme par sa bonté, par sa valeur, va finir par adoucir cette belle qui va voir en lui le côté valeureux, le côté vertueux et elle décide de rester avec lui. Il faut aller au-delà de ce conte et aller à la métaphore. À la fin de ce conte, ce jeune, enfin cette bête, est récompensée pour sa vertu. Sa récompense et qu’il devient un prince charmant. Il faut sortir du cliché et aller vers la métaphore, c’est-à-dire ici ce conte nous donne une très belle leçon. La bête parce qu’elle est vertueuse va se transformer en quelque chose de beau. C’est presque parabole évangélique ; c’est la beauté cachée dans la bête. Donc cet homme-là par sa vertu va finir par avoir cette récompense, c’est-à-dire qu’on voit apparaître ce côté majestueux, ce beau côté qu’il a toujours en lui.

À l’opposé, la belle par sa patience, par sa douceur, par sa vertu, par son courage par son abnégation, sera compensée, puisqu’elle va rencontrer ce prince charmant, c’est-à-dire qu’elle va récolter sa récompense qui est la beauté.

Donc que ce soit dans le Cid, que ce soit dans la belle et la bête, l’humain est vu par ce qu’il représente de vertueux. L’être humain n’est pas une apparence. L’être humain est avant tout fait de vertu, de belles actions.

Qu’en est-il de nos jours. Depuis quelques décennies, on assiste à l’effondrement de certaines valeurs qui sont basées sur les vertus intrinsèques de l’individu pour être remplacé par l’apparence. L’apparence, voilà ce qui compte le plus. De plus en plus fréquemment, et avec l’avènement des réseaux sociaux, on poste juste quelques photos retouchées par des filtres ou des vidéos bien travaillées, on voit très bien que la valeur d’un être humain se mesure au nombre de like, au nombre de visiteurs, au nombre d’abonnés. C’est donc l’apparence qui compte le plus. Comme vous le voyez, si vous allez sur certains réseaux sociaux, vous voyez beaucoup de corps dévêtus qui se trémoussent ou alors il suffit e qu’ils sortent dans une tenue plus ou moins farfelue, je ne critique pas, je ne fais que constater donc dans des tenues plus ou moins légères, plus ou moins moulantes, plus ou moins et qui ont beaucoup de journalistes qui attendent qui les photographient et surtout plusieurs millions d’abonnés. Il faut bien croire qu’il s’agit là d’un aspect trompeur, parce que beaucoup de jeunes adolescents d’adolescente pensent que ce sont les Like qui comptent. Je voudrais juste faire une remarque, quand une adolescente ou une adolescente va dans une boulangerie pour acheter une baguette de pain, il ne peut pas payer la boulangère ou le boulanger avec des likes. ça ne marche pas comme ça. Et après quand on se marie, quand on a des enfants, le gamin, lui, quand il prend son biberon, car il faut bien lui donner le biberon, quand il prend ce biberon donc, il ne va pas renvoyer Like like Like. Ce qu’il va vous renvoyer  c’est des rots. Et que dirais-je des couches malodorantes.
Donc, j’ai bien peur que ce monde de Like, ce monde des vues, ce monde des filtres  ne nous éloignent de la vraie vie, et nous nous éloigne des vraies valeurs, des vraies vertus. Malgré tout, je garde beaucoup d’espoir en cette génération et qu’il y aura toujours un soubresaut.  Que n’a-t-on dit de ma génération, quand on portait des cheveux longs, ( d’ailleurs, j’en porte encore, comme  vous le voyez les cheveux longs), des pattes d’éléphant, tout ce que vous voulez et pourtant, à un certain moment de notre vie, nous avons tout simplement eu le sens des responsabilités et je suis sûr que  malgré tout ce que j’ai dit, et je l’espère surtout, que tous ces jeunes qui adorent les like un jour puissent prendre conscience de la vraie vie et de la vraie vertu. et je suis sûr que ce sont eux qui représentent notre espoir de demain. Merci pour votre attention, la prochaine fois, je vais m’attaquer à un sujet qui est assez complexe, celui de la conscience. Qu’est-ce que c’est qu’avoir une conscience merci.

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