Rouge pute, de Perrine Le Querrec

Publié le 03 avril 2020 par Onarretetout

Le titre est un choc, un coup violent. L’intérieur l’est tout autant. La quatrième de couverture conjugue (comme ce verbe semble étrange ici !) cette violence à toutes les personnes : victime, agresseur, témoins… 

Je me tais
Ta gueule !
Il me tue
Nous nous taisons
Vous, vous vous taisez
Ils assassinent

Perrine Le Querrec écrit pour faire entendre les voix de celles qui sont réduites au silence, qu’on n’écoute pas. Celles dont on modifie le prénom, pour les protéger sans doute, mais qui risquent d’y perdre leur identité. Dans ce recueil de poèmes — car ce sont des poèmes — pas de prénom, ne pas exposer mais surtout ne pas taire. Les mots cognent. Témoigner est difficile, elles doivent toujours prouver qu’elles sont victimes. Raconter, c’est revivre les humiliations, l’amour déçu, la déchéance, la peur, toujours la peur, les peurs. Les nuits. « On n’est jamais préparé à la violence, sa souffrance, son poignant visage, et la peur ». 

Ce livre est rempli des paroles recueillies dans une association où ces femmes ont pu renouer avec le mot « victoires ». 

Lire ce livre en cette période éprouvante où le nombre de violences conjugales, intrafamiliales, augmente…