Une semaine à tuer, de Jean-François Thomas

Publié le 03 avril 2020 par Francisrichard @francisrichard

Cyriel n'avait jamais pu complètement oublier le passé. C'était comme un réflexe lié à son ancienne profession: les faits divers, les vols, les viols, les meurtres et toutes les sordides affaires criminelles éveillaient ses vieux réflexes et le limier qu'il avait été avant ce déplorable accident.

Cyriel Sivori a été flic, et le reste, dans l'âme. Flic un jour, flic toujours en quelque sorte. Même si, après ce putain d'accident qui a changé sa vie, il a perdu place, réputation et santé, est devenu libraire, prenant la suite de son père décédé.

Quand, le lundi, il apprend à la télé qu'un meurtre particulièrement horrible a été commis dans une scierie à Aubonne - le cadavre d'un homme y a été retrouvé scié en deux -, il éprouve le besoin irrépressible de se rendre sur les lieux.

Il quitte donc précipitamment le restaurant de l'Avenir à Vevey. Une fois sur place, il se fait interdire l'accès par l'adjudant Henri Schmeichel, qui ne le porte pas dans son coeur et qui, méchamment, depuis l'accident, le surnomme le déglingueur

Qu'à cela ne tienne, Cyriel est décidé à mener sa propre enquête, d'autant qu'un deuxième cadavre est découvert le lendemain dans les filets de son ami Valmir, pêcheur professionnel, à qui il donne un coup de main deux fois par semaine.

Redevenu célibataire après que sa femme Nadège a demandé le divorce, il n'est pas insensible aux charmes d'Estelle, une belle cliente qui fréquente sa librairie depuis deux mois. S'il n'a pu encore obtenir d'elle de rendez-vous, ils se tutoient...

Il n'est donc pas étonnant qu'il badine avec Estelle ce mardi, où il se trouve sur le stand de Valmir, place du Marché, à Vevey, quand cette blonde, aux gros seins et aux yeux pétillant de malice, qui le font fantasmer, vient se faire servir par lui.

     

Cyriel ne sait pas encore que ce lundi et ce mardi seront, pour lui, les deux premiers jours d'Une semaine à tuer, au sens propre comme au sens figuré, et qu'il montrera qu'il ne faut décidément pas le prendre pour un paisible commerçant...

Avec Jean-François Thomas, cette semaine passe vite. Et elle est évocatrice si le lecteur est familier des rives du Léman, dont le nom viendrait du celte, aurait pour origine les termes "lem" qui signifie "grand" et "an", qui veut dire "eau".  

Francis Richard

Une semaine à tuer, Jean-François Thomas, 200 pages, Bernard Campiche Éditeur