Interview de Seyb

Publié le 05 avril 2020 par Paristonkar @ParisTonkar

Un membre des TOP moins connu mais qui peint toujours et avec un réel talent. Une rencontre qui nous plonge dans les premières heures du graffiti français mais aussi dans la scène parisienne actuelle.

Quelle est ton occupation artistique principale et comment fais-tu pour associer le graffiti avec ta vie de tous les jours ?
Depuis 2000, je me suis professionnalisé : je me suis inscrit à la maison des artistes, aux impôts, à l’ADAGP où j’ai déposé mon nom. En fin de compte, j’ai eu une opportunité en 2000 pour travailler avec TF1 sur le Big deal et, pour le coup, j’ai monté une équipe.

As-tu créé le logo de cette émission ?
Oui ! On a retravaillé pour eux en 2003… Je travaillais avec des personnes que je ne vais pas citer et on s’est dit pourquoi pas, il y a des possibilités, on va se professionnaliser et on va peut-être monter des choses, des projets… C’est à partir de cette optique-là que je me suis mis davantage à faire de la décoration, à me mettre dans les fonds et, peut-être même, à m’éloigner à vrai dire un peu du graffiti dit classique pour amener un petit plus en fin de compte, des choses qui existent déjà dans la BD.

Te sens-tu proche des muralistes ?
Voilà ! Je m’oriente en effet plus vers le muralisme que le graffiti dit classique. Maintenant, je réalise beaucoup de décoration, des commandes, des choses comme ça mais rien ne m’empêche encore – et heureusement pour moi parce que ça reste une passion avant tout – de faire des murs dans la rue, pas forcément payés et sans autorisation non plus.

Cette pratique récente a-t-elle modifié ton approche du graffiti à l’ancienne ?
Oui, complètement ! C’est pour ça que je te disais que je m’éloigne un peu du graffiti parce que je suis honnête avec moi-même. Quand on intègre un peu de lettrages dans le graffiti, on essaie de l’intégrer dans un décor qui ne prenne pas forcément une ampleur parce que ce n’est pas vendeur quelque part… C’est la difficulté, justement ! Quand tu dois rencontrer des responsables de sociétés, les collectivités ou monter des projets avec des commandes publiques, des choses comme ça, il y a toujours en fin de compte des préjugés sur le graffiti : jeunes de banlieue, violence, c’est agressif… J’essaie de montrer un autre aspect.

Explique-nous comment tu passes du papier au mur ?
C’est une grosse préparation en amont… Comme tu as pu le remarquer, je ne peins pas non plus avec beaucoup de gens : la difficulté, elle est là aussi ! C’est de trouver une ambiance, une atmosphère et, en fin de compte, la différence qu’il y a entre les gens ça se retrouve aussi sur le mur. Donc pour avoir une harmonie visuelle entre les deux artistes ou plus, c’est la difficulté parce qu’il y a l’ego qui entre en jeu. Il faut vraiment bien tout poser en amont, tranquillement.

Es-tu le chef d’orchestre ?
C’est selon les commandes ! Je pars dans une direction selon ce que l’on va me dire et les couleurs qu’on m’impose puis je vais leur proposer quelque chose qui me tient à cœur.

Où puises-tu inspiration ?
La peinture traditionnelle, les illustrateurs, la BD, les jeux vidéos énormément, les films aussi ! Tout ça, c’est une source d’inspiration pour moi parce que je suis autodidacte, donc je n’ai pas eu une formation dans une école dite classique. Il a fallu que j’apprenne les choses par moi-même.

Peux-tu nous parler du moment où tu prépares ton sketch ?
Je dessine un visuel puis je le modifie selon l’échelle du mur et, à partir de là, je choisis aussi les gammes de couleur, c’est très important. Selon les artistes qu’il y a sur le mur avec moi, on se partage le travail à effectuer. Par exemple, je vais travailler l’arrière-plan, une autre personne va travailler les premiers plans puis on va se mélanger. Il va venir travailler un peu sur l’arrière-plan et moi sur ses premiers plans, comme ça il y a une vraie symbiose.

Avec qui as-tu le plus travaillé ces dernières années ?
J’ai commencé au départ avec Tworode. On a travaillé un peu avec les P19. Tworode est complet, c’est un artiste à part entière et il m’a apporté aussi beaucoup de choses. Ensuite, j’ai rencontré Shadow avec qui j’ai travaillé énormément aussi, il m’a apporté aussi beaucoup de choses. Récemment, j’ai rencontré Alex, même si on se connaissait depuis un certain temps on n’avait jamais vraiment pris l’initiative de faire un mur vraiment en commun. Tous les deux, on a été agréablement surpris parce qu’on est relativement complémentaires. On a des univers différents mais moi ce que j’apporte c’est une ambiance, une atmosphère où souvent malheureusement il n’y a pas de vie. Alex m’apporte la vie dans l’atmosphère que je peux amener donc on a trouvé ça super complémentaire.

Que penses-tu du tag ?
J’estime que le tag c’est avant tout primordial, c’est dans le graffiti ! Quand j’explique le graffiti aux gens qui n’y sont pas vraiment initiés, c’est ce que je leur dis. C’est une famille, le graffiti, et au début on fait des tags puis on commence à faire un peu de flop, un peu de chrome ; et plus ça va, plus tu commences à faire un peu de couleur. Ceux qui sont motivés à aller plus loin font des personnages, du décor et tout ça… C’est une finalité mais tout ça fait partie de la famille qu’est le graffiti, donc le tag c’est super, surtout à l’époque ! En même temps, c’était une manière de se faire son nom.

Pourquoi t’es-tu mis à poser des tags dans la rue du jour au lendemain ?
Mon premier tag c’était Burst. J’ai tagué au début au marqueur à l’école… J’ai testé une fois une bombe dans la rue, franchement j’étais jeune, c’était au début des années 80 et, finalement, je me disais que ce n’était pas pour moi et que je n’y arriverais jamais. J’ai lâché l’affaire mais j’ai toujours côtoyé des gens qui faisaient du graffiti autour de moi. Petit à petit, j’ai côtoyé énormément les TOP et c’est comme ça en fin de compte que j’ai été amené à faire du graffiti ; au départ, j’ai commencé à remplir les blocks de Shest, Benk et Shark…

Dans quel quartier cela se passait-il ?
J’ai grandi dans le XVIIIe! Les deux vrais gros noyaux durs dans le graffiti et dans le hip-hop, en règle général, c’était Saint-Denis et le XVIIIe. J’ai gravité autour d’énormément de graffeurs mais je m’y suis mis tardivement. J’allais les voir parce qu’il y avait des lieux comme le terrain de Garibaldi qui n’était pas loin la plaine Saint-Denis, Stalingrad qui était vraiment proche et surtout la Petite ceinture. Inévitablement, je savais que ça peignait là-bas. C’est comme ça que j’ai pu voir Basalt avec Banga… Ils peignaient énormément et, déjà, ils apportaient quelque chose de nouveau. C’était un peu leur terrain, donc j’y allais souvent et ça a changé énormément.

Est-ce que tu allais dans le sud de Paris ?
Franchement, je ne dépassais pas mon quartier… Je m’enfermais dans mon quartier en fin de compte, parce qu’il y en a beaucoup qui pensaient qu’il ne se passait rien dans le sud alors que c’était retourné dans tous les sens.

As-tu posé dans le métro à l’époque ?
J’ai fait des tunnels, mais le métro non. Je ne sais pas pourquoi… Est-ce que je suis claustrophobe ? J’aimais bien le côté libre de la rue donc j’ai toujours préféré la rue, les camions, les stores… plutôt que de m’enfermer dans un endroit où c’était plus risqué. Même si à la base aux États-Unis ils sévissaient sur les trains, à Paris on n’a pas cette histoire parce que chez eux tout est aérien. En France, tout est sous terre donc pour moi, par exemple, ce n’était pas mon univers.

Quels sont les auteurs en BD qui sont pour toi des sources d’inspiration pour ton dessin ?
Le premier qui m’a aidé à construire des persos, c’était Crisse. Pendant longtemps, je me suis inspiré de lui et, au niveau des illustrateurs, pour moi le summum c’est John Howe. Il a un jeu de lumière incroyable : les verts, les teintes vert/bleu, le mélange de ses couleurs…

On retrouve cela dans tes murs d’ailleurs, n’est-ce pas ?
Oui, je suis vraiment inspiré par ça. Je regarde beaucoup aussi les photographes, parce que maintenant il y a une grande évolution dans la photographie. Ils retouchent énormément les photos donc souvent c’est de la haute définition. J’essaie de transmettre ça sur certains murs, le côté un petit peu sombre et j’accentue aussi le côté apocalyptique.

Pourquoi es-tu attiré par les couleurs froides ?
C’est difficile de construire ou de donner un côté réaliste dans la fresque avec les couleurs très flashs qui sont utilisées dans le graffiti. Même quand j’utilise le vert, ça reste très lumineux comparé à de la peinture acrylique ou à de la peinture à l’huile. C’est vrai que je ne mets pas trop de couleurs vives !

Quels sont les peintres qui te parlent ?
Le peintre danois Peder Mork Monsted, le peintre paysagiste americain William Bliss Baker pour n’en citer que deux… Je m’inspire énormément de leur technique en fin de compte, de leur manière de poser la lumière ainsi que de leur réalisme…

Si je comprends bien, tu es surtout attiré par la peinture réaliste ?
Ça me parle, ça me touche… Je n’ai pas le niveau pour le faire donc je ne le fais pas, j’essaie juste de faire un mélange, d’apporter un aspect réaliste et BD aussi, une sorte de mixe en fin de compte.

Est-ce que tu as peint à Stalingrad ?
Non, j’y ai mis les pieds, j’ai vu les gens peindre… J’étais là ! C’était magique, franchement, parce que le lieu se prêtait à la vision qu’on avait tous de New York ; il y avait le métro aérien, ça faisait un peu ghetto, ça ressemblait au Bronx quelque part, donc c’était le délire. Il y avait une atmosphère, une ambiance, on se sentait à part, en fin de compte

Es-ce que tu as fait du smurf ?
J’ai essayé mais ce n’était pas pour moi. Comme je te l’ai dit, même au départ quand j’ai fait mes premiers tags, j’ai trouvé que ce n’était pas pour moi, que je n’y arriverai pas donc j’ai lâché. J’ai vraiment mis un certain temps avant de me remettre dedans, la chance que j’ai eu c’est que j’ai côtoyé des gens comme les membres des TOP qui m’ont expliqué. Après, j’ai fait mon petit chemin, même si je faisais beaucoup de tags et des chromes. J’ai toujours fait de la couleur aussi à côté et je n’ai pas voulu non plus comme beaucoup le font maintenant, m’autoproclamer vandale ou couleur. À l’époque ça n’existait pas, tu faisais aussi bien de la couleur que du chrome, du tag et ainsi de suite. Je trouve que la nouvelle génération a perdu un peu de cet état d’esprit…

Est-ce que Shest t’a apporté beaucoup ?
Il faisait des traits droits incroyables…

On avait l’impression qu’il avait une règle de cinq mètres de long…
Oui, en plus il n’avait pas de scotch ni de carton ! Il n’y avait pas les caps, ni les bombes d’aujourd’hui et c’est pour ça qu’en le regardant peindre longtemps, il m’a apporté énormément…

Comment peignait-il ?
Souvent, il avait sa petite esquisse. Il était quand même très méthodique dans sa façon de faire, il se préparait en fonction du mur qu’il avait repéré.

Le premier Shest que j’ai vu, c’est à Quai de la Gare sur un des murs dégueulasses le long de la voie. Il avait peint uniquement les contours et c’était assez rare à l’époque de ne peindre que des contours sans remplir le block.
C’était un côté économique mais, en même temps, je pense que c’est un des rares qui a commencé à utiliser le rouleau aussi. Juste au rouleau, sans contours et rien que ça, ça tuait tout en fin de compte !

Testait-il pas mal de choses dans son atelier ?
Il testait plein de choses dans son petit atelier ou même dans sa cave, qui d’ailleurs s’était transformée en atelier. Il faisait beaucoup de tests comme ça… Il était étudiant… C’était un ami bien avant de peindre et c’est comme ça qu’au fur et à mesure, je l’ai accompagné puis j’ai commencé à remplir…

Quand a-t-il commencé ?
Je crois que son premier truc, c’était en 1982, je crois… Ah oui, ses premiers tests !

C’est étonnant parce qu’en 1982, il n’y avait pas vraiment de graffiti à l’Américaine à Paris…
Je crois que c’était en rapport avec un vieux quartier dans le XVIIIe qui s’appelait la Moscova et, en fin de compte, il y avait déjà les Mosko et associés qui faisaient leurs pochoirs.

Donc il a commencé par faire du pochoir ?
Oui, je pense que c’est ça… Je pense qu’il a été influencé par ces gars puisqu’il allait peindre souvent là-bas. Il aimait justement ce côté un peu vieux Paris, il y avait de vieux murs. Sa grande influence après ça a été Bando.

Il a commencé par peindre des choses qui n’étaient pas forcément du graffiti et quand apparaît le graffiti à l’Américaine avec Bando, pour lui, c’est la révélation.
Oui, il s’est pris une claque ! Franchement, c’est la révélation et, après, il s’est mis vraiment à travailler la lettre, son style…

À quel moment as-tu eu Subway art et Spraycan art dans les mains ?
J’ai eu les deux en main en même temps en 1989, je pense. Je les ai feuilletés et après je suis allé me les chercher. Pour ceux qui font du graffiti, c’est des bibles comme le tien, Paris Tonkar. Moi, je l’ai ! (Rires)…

On ne se rend pas compte à quel point ça a été des déclencheurs dans le monde entier.
Oui, ça a marqué beaucoup de jeunes, des générations ! D’autant qu’il n’y a rien eu entre Paris Tonkar et la sortie de Kapital en 1998. Ce bouquin a relancé la mode du graffiti ! Depuis cinq ans, il y a vraiment une grande effervescence autour du graffiti, avec des galeries qui se sont ouvertes… Il y a beaucoup de gens du milieu de l’art qui s’y intéressent, ça a ouvert plein de portes.

As-tu été sollicité par ce milieu de l’art ?
Non, parce que je ne cours pas après non plus… Je préfère, à la rigueur, rester dans mon côté muraliste à la Sud-américaine. Quand j’ai commencé vraiment à m’y mettre, c’était fin 1993 et déjà je regardais énormément le FX crew et le FBI allemand avec leurs grosses productions. C’est eux qui m’ont montré qu’avec le graffiti, on pouvait aller très loin, très haut !

Est-ce que des graffeurs français t’ont influencé ?
Il y a énormément de talents mais il n’y a pas beaucoup de groupes qui font de la fresque… En France, il y avait les MAC. Ils m’ont influencé et motivé…

Que t’ont-ils apporté ?
Une composition ! Mais eux voulaient aussi transmettre un message au niveau de leur mur.

Tu ne t’intéresse pas aux murs politiques ?
Non, parce qu’il y en a assez, on en parle relativement assez, ce n’est pas à travers les peintures qu’on peut changer les choses non plus. Moi, ce que j’essaie à la rigueur, c’est d’apporter un peu de rêve, c’est tout !

Est-ce qu’il y a un mur que tu n’as pas encore fait mais que tu voudrais faire ?
Personnellement, j’aimerais bien un jour faire un grand mur à New York ! (Rires)… J’aimerais bien. Je n’y suis jamais allé et je n’ai pas encore eu l’opportunité mais je suis en contact avec des New-yorkais du FX crew, pour moi ça serait le summum en fait.

Quel est le mur que tu as peint et qui marque pour toi une nouvelle étape ?
C‘est un mur que j’ai peint avec Shadow en 2007 : on avait fait un tunnel, le toit était cassé, le métro cassé puis on avait intégré du graffiti, une 3D de Shadow et un 2D de moi en orange pour contraster. Depuis ce mur, je me suis dit : « C’est ça, il faut faire ça. »

Finalement, quand tu vois ton parcours, à quel moment te dis-tu que tu aurais pu faire mieux ou autrement ?
Encore maintenant, je me mets toujours en question, toujours… Je ne suis jamais forcément satisfait d’un mur… Je pense que dans vingt ans, je serai encore en train de m’enrichir visuellement et j’espère évoluer en même temps.

As-tu eu des collaborations avec des peintres qui ne viennent pas du graffiti ?
J’ai eu l’opportunité de rencontrer l’année dernière deux femmes d’un certain âge qui peignent : elles ont un parcours traditionnel et pratiquent la fresque panoramique, le trompe-l’œil et les effets faux marbre… Elles travaillent essentiellement à l’acrylique et je les ai rencontrées sur un chantier. Vu que je travaille sur de grandes surfaces, elles m’ont invité sur un de leurs chantiers à Alfortville. Tout était imposé, c’était sur les droits de l’enfance. Je n’avais pas eu le droit de travailler à la bombe parce que c’était sur les produits bios et, pour le coup, j’ai travaillé avec des pinceaux.

Est-ce que cela a été enrichissant pour toi ?
Travailler avec ces femmes qui ont une expérience, une autre culture, une autre approche ne pouvait qu’être enrichissant et c’était vraiment une belle expérience. Il y a un peu de moi sur ce mur.

Est-ce que tu as conscience quand, tu voyais Shest ou les autres TOP peindre à Stalingrad ou dans le quartier qu’il se passait quelque chose de nouveau ?
Oui, carrément !

Et vous en parliez entre vous ?
Non, justement ! C’est bien après, on savait qu’il se passait entre nous quelque chose de magique parce qu’on vivait quelque chose de nouveau. Quand c’est arrivé, il fallait être un peu rock’n’roll ou punk ; il n’y avait que ça, en fin de compte ! Tout d’un coup, on a pu tous s’identifier à cette nouvelle culture qui nous parlait parce que je vivais à Barbès et, culturellement, ça me parlait plus que le rock, que le punk… (Rires)

Est-ce que vous aviez des collaborations avec d’autres crews ?
Ah non, surtout qu’à l’époque c’était très fermé, chaque groupe était très fermé aux autres. C’est vrai qu’on ne se mélangeait que très peu et c’est toujours, mine de rien, un milieu relativement fermé.

Pour finir, quelle est la dernière fois où tu as peint un graff à l’ancienne ?
C’était à Montreuil… Je faisais une petit balade graff organisée avec l’office du tourisme de ma ville. Je montrais mes fresques dans la ville et j’ai croisé par hasard Wean 3DT qui passait par là avec son petit sac de bombes. On a discuté, je leur ai dit que c’était un activiste aussi… Cinq minutes après, on est parti peindre un chrome en pleine rue sans les spectateurs quand même, juste lui et moi ! Cette rencontre m’a fait super plaisir, c’est encore ce côté magique du graffiti !

Photographies : Seyb


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