Lucien Léger, ancien plus vieux détenu de France, retrouvé mort à son domicile

Publié le 21 juillet 2008 par Bigounours

Libre depuis 2005 après 41 années passées derrière les barreaux, Lucien Léger, 71 ans, a été retrouvé mort vendredi 18 juillet à son domicile de Laon (Aisne). Son décès serait d'origine naturelle et remonterait à une quinzaine de jours. Cet ancien infirmier psychiatrique avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité le 7 mai 1967 pour le sordide meurtre du petit Luc Taron, 11 ans, le 26 mai 1964 à Verrières-le-Buisson (Essonne). Après avoir envoyé une cinquantaine de lettres de revendications signées "l'étrangleur", Lucien Léger avait finalement été arrêté le 5 juillet 1964, des traces de sang ayant été retrouvées dans sa voiture et une ébauche de roman intitulé Journal d'un assassin dans son appartement. 

Guidé, selon lui, par "une force extérieure", Lucien Léger a très vite avoué les faits avant de se rétracter et de désigner un "Monsieur Henri", ennemi d'Yves Taron, le père de la victime lors de son procès. Il échappera de peu à la peine de mort encore en vigueur à l'époque.

Libérable à partir de 1979 et considéré comme un détenu modèle, il essuyera 13 refus de libération conditionnelle et 3 refus de grâce présidentielle, devenant ainsi le plus vieux détenu de France. Finalement, le 31 août 2005, la cour d'appel de Douai autorise sa remise en liberté. Lucien Léger est alors recruté par la Croix-Rouge de Douai (Nord) et hébergé chez Lucien Bernhard, un boulanger à la retraite de Landas.

Depuis sa libération, il se consacrait notamment à la défense des droits des prisonniers et avait porté plainte devant la justice européenne contre l'Etat pour "détention arbitraire" et "torture et peines ou traitements inhumains ou dégradants".

A lire également: L'affaire Patrick Henry